Injection #1
Qu’a bien pu créer l’Unité des contaminations culturelles croisées ? Ce groupuscule vaguement gouvernemental britannique, composé d’une scientifique, d’une hackeuse, d’un rebouteux, d’un espion et d’un enquêteur, s’était donné pour mission de réinventer le futur, de lui donner une chance d’être plus extraordinaire que la série continue et infinie d’évolutions technologiques que vit l’humanité depuis deux siècles. Quelque chose de moins prévisible, moins ennuyeux. Sauf qu’il y a eu un problème. Et aujourd’hui, le groupe est séparé et sa patronne, complètement ravagée, doit lutter pour réparer ses erreurs…
On retrouve ici avec plaisir un Warren Ellis (Transmetropolitan, Trees, Hellblazer, Black Summer…) plutôt en forme. D’abord dans le fond, en s’appuyant sur son attrait pour les sciences et l’ésotérisme, et surtout le folklore et ses créatures. Sur la forme, ensuite. En construisant son récit en flash-back, il insuffle une certaine complexité – et un vrai suspense – à ce techno-thriller surnaturel. Heureusement, car de nombreux ressorts (l’équipe de génies mal assortis, la fin du monde annoncé, la responsabilité des héros qui ont perdu le contrôle…) sont un peu déjà-vu. Graphiquement, le trait de Declan Shalvey (Moon Knight), raide et froid, ne fait guère dans la séduction, emprunté dans l’action et morne dans les séquences de dialogues. Et on fermera les yeux sur la vilaine typo utilisée. Mais ces petits défauts n’annihilent pas totalement le plaisir de lecture, surtout car on a envie d’en savoir plus sur cette mystérieuse Injection (c’est tout le talent d’un scénariste chevronné). Ce premier tome ne vous fera pas faire un trip mémorable, mais le voyage n’est pas désagréable. À confirmer en septembre avec le deuxième volume, pour savoir s’il on deviendra accro, ou pas.
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