Inside Angoulême 2009, épisode 1
« On fait quoi dans un festival BD à part aller d’open bar en open bar? » Voilà le genre de questions que l’on peut vous poser quand vous annoncez que vous êtes à Angoulême. Tordons donc le cou aux rumeurs dès maintenant, en vous racontant le Festival de l’intérieur, vu jour après jour par l’un des trois journalistes de BoDoï.com.
Allez, j’avoue: un open bar, j’en ai bien vu un de près, mais en salle de presse, pendant un court laps de temps. Il visait à promouvoir une boisson locale (le Cognac Summit, un cocktail pas honteux à base de cognac, donc, de citron vert, de gingembre, de limonade et de… pelure de concombre). C’aurait été péché que de ne pas goûter.
Le reste du temps, l’ambiance est plutôt studieuse en Charente. Jeudi, coup d’envoi du Festival. « C’est gris, Angoulême », lance mornement mon collègue Benjamin en mettant le nez dehors. C’est vrai que la ville n’apparaît pas sous son meilleur jour. Heureusement, il ne neige pas… Après avoir récupéré ses badges « professionnels » pour pouvoir voguer sereinement de bulle exposants en expo, l’équipe se sépare, chacun vaquant à ses occupations. Ma mission : couvrir un maximum d’expositions avant le rush, appareil photo en main.
A 9h55, j’attaque celle consacrée à Dupuy et Berberian, présidents du Festival, sise au CIBDI, au pied de la vieille cité. Cinq minutes plus tard, des groupes scolaires envahissent l’endroit. C’est l’émeute: « Aaah, c’est cool! », « Elles sont où les BD? »… Les mouflets s’excitent dans l’espace dédié à la « maison close » de Ruppert et Mulot, qui leur semble sulfureux. Déception: ils n’y aperçoivent que quelques dessins même pas licencieux. Gros succès pour le Batman dessiné par Blutch, qui figure dans la collection perso de Dupuy et Berberian. Monsieur Jean, lui, semble les laisser froids…
D’un pas alerte, je me meus ensuite vers l’expo Winshluss, très vaguement indiquée par un gros panneau. Je marche, je marche, je marche… Les ateliers Magélis, où elle est installée, restent fantômatiques. Je me renseigne: l’Angoumoisin est disert, tente gentiment d’aider mais n’en sait pas plus que moi. Une demi-heure plus tard, une pâtissière m’assure qu’il faut faire demi-tour. Je finis par trouver la salle au pifomètre, en suivant une manifestante CFDT. C’est que les organisateurs n’ont pas eu le temps d’installer de signalétique digne de ce nom. Ce sera corrigé quelques heures plus tard.
« Bienvenue dans l’expo la plus discrète du Festival », annonce ironiquement Winshluss sur le pas de la porte. Le résultat est décalé et enthousiasmant, et je me gondole pendant de longues minutes devant le film consacré à Monsieur Ferraille. L’auteur n’a pas froid aux yeux: « Avec Pinocchio, il tente de foutre une grosse claque à ses collègues de la profession et d’en finir une bonne fois pour toutes avec la BD », annonce une plaquette au mur.
Retour vers le centre-ville. Je commence à croiser des têtes connues: Christian Lax, nez-à-nez avec des manifestants bien remontés contre Sarkozy – de quoi rappeler qu’il n’y a pas que la BD, dans la vie -, Charles Berberian en grande conversation devant la mairie, ou Emile Bravo arpentant tranquillement la rue Hergé.
En salle de presse, je retrouve mes collègues. Ca tapote dur sur les portables en avalant un sandwich. Allison peste parce que son ordi ne marche pas, je peine à installer en ligne les photos prises le matin. Et pouf, aussitôt arrivés, aussitôt repartis. Benjamin vers une rencontre autour de la BD numérique, Allison à un concert de dessins, et moi à la conférence de presse de Moulinsart pour faire le point sur le film Tintin et le musée Hergé.
A l’entrée de la salle Nemo, au CIBDI, c’est quasiment l’émeute. Nick Rodwell, patron de Moulinsart SA, se frotte les mains de voir les journalistes et le public venus en masse. Avec un humour très pince-sans-rire, il fait un petit show sans livrer d’informations fracassantes. Et lance fièrement une mini vidéo de Steven Spielberg et Peter Jackson, plaisantant gentiment autour du reporter belge octogénaire. Pour prouver que le long-métrage, longtemps repoussé, est enfin sur des rails?
Un thé et un paquet de mouchoirs plus tard (à Angoulême, je suis victime chaque année de « la malédiction de la sinusite maligne »…), je tente de trouver le « jardin de Boule et Bill », sans succès. Je me fais balader d’un lieu à un autre, personne ne semble en avoir entendu parler. La prochaine fois, j’amènerai un GPS… J’arpente alors les stands des éditeurs au Champ de Mars. Puis retour au camp de base pour taper quelques articles, avant un burger avalé… en parlant BD. Vers 1h du matin, après avoir mis à jour le site Internet, l’équipe de BoDoï va se coucher. Demain sera un autre jour…
Laurence Le Saux
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Bonjour,
culturebox.com aime la bd, venez voir tous les sujets d’actualité en vidéo sur Angoulême
http://culturebox.france3.fr/#/bd_angoul%E8meNelly Pintaud
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Bonjour,
culturebox.com aime la bd, venez voir tous les sujets d’actualité en vidéo sur Angoulême
http://culturebox.france3.fr/#/bd_angoul%E8meNelly Pintaud
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Sympa ce petit reportage vu de l’intérieur, ca n’a pas l’air reposant Angoulême !
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Sympa ce petit reportage vu de l’intérieur, ca n’a pas l’air reposant Angoulême !
Commentaires