Inside Angoulême 2009, épisode 2
Incognito à Angoulême (comme ailleurs). Je bosse à BoDoï depuis un an et demi, c’est mon deuxième festival en tant que professionnel, et j’ai toujours l’impression d’être le gentil geek moyen, qui écrase citoyennement son mégot dans une poubelle avant de pénétrer dans une bulle. Le type presque lambda, qu’on voit un peu partout dans les manifestations BD, mais qu’on arrive pas à situer… Moi aussi, ça me fait le même effet: tous ces visages familiers que l’on croise dans les expos ou les conférences de presse mais qu’il est impossible de remettre…
Alors, bien décidé à me faire payer des coups ou, au minimum, glaner un petit sourire, je repositionne mon badge « presse », bien en évidence sur la poitrine. Parce qu’ici, à Angoulême, le moindre regard tout juste insistant entraîne un (plus ou moins) discret abaissement des yeux vers la pochette plastique censée identifier son propriétaire. Aujourd’hui, ça a marché deux fois. Pas mal, si on compte toutes les occasions manquées – l’écharpe qui, dans un mouvement de cou, se balance devant le badge, ou un imprévu coup de vent qui le renverse pendant 3 heures sans que je m’en rende compte…
Toutes ces déconvenues de pauvre petit privilégié ne m’empêchent pas de visiter la superbe exposition Dupuy-Berberian, au milieu d’une foule de collégiens et de lycéens, parmi lesquels à peine trois ou quatre s’intéressent véritablement à ce qu’ils découvrent. Bienvenue à gogoland.
Incognito à la projection de Villemolle 81. J’ai bien cru que je ne pourrais pas rentrer. Après avoir loupé l’apéro chips-Ricard-Stella-Vache-qui-rit qui servait de pot de vernissage de l’épatante exposition Winshluss, je fouille mes poches à la recherche d’un papier bien spécifique: le ticket gagnant de la Tombola qui, tel le billet d’or qui fit entrer Charlie dans la chocolaterie, devait me permettre de voir le film réalisé par l’auteur de Pinocchio. Introuvable. Le badge et les supplications ne servant à rien, il a fallu la gentillesse d’un membre de l’équipe des Requins Marteaux (éditeur de Pinocchio) pour que je puisse me gondoler à la vision de Villemolle, de ses saucisses de hamster, de sa police municipale et de ses zombies extraterrestres. Un peu plus, et je passais pour un resquilleur.
Incognito à la soirée Glénat. Angoulême, c’est aussi les soirées. Cherchant désespérément à pouvoir dire le matin « Oh, doucement, c’est dur là, je me suis couché super tard, j’ai passé une soirée géniale », je me suis embarqué avec l’équipe de BoDoï à la soirée organisée par Glénat, pour marquer son quarantenaire.
Plutôt classe puisque DJ Zebra était aux platines et que la bière était gratuite. Le badge et le pull au vestiaire, je suis super-incognito ce soir dans la queue qui mène aux toilettes, derrière le grand Gipi portant un chapeau et devant un type gentiment défoncé (note pour plus tard: dans les festivals BD, vu la proportion de garçons, il serait malin d’installer trois toilettes hommes, contre une seule femmes). Entre deux gorgées, je me trémousse sur de la moquette rouge aux côtés d’auteurs que j’apprécie, tels Boulet, Vincent Perriot ou Alfred, profitant comme eux d’un anonymat temporaire (enfin, pour eux, car pour moi, ça ne change pas grand-chose) des plus agréables. Je rentre tôt le matin, je commence à écrire ce post, avant de m’accorder quelques heures de sommeil.
Incognito en rêve. Je ne me plains pas de ne pas être connu ou reconnu par des gens que l’on ne croise que deux fois par an. C’est le jeu. Mais quand j’ai rêvé la nuit dernière que Peter Jackson et Steven Spielberg, venus à Angoulême pour parler du film Tintin (dans mon rêve, hein, pas en vrai) me snobaient, je me suis senti hyper vexé, je crois même que je me suis senti rougir en rêve… C’est grave docteur?
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Et justement quand les gens vous croisent et notent que vous êtes de BoDoï, vous parlent-ils de la l’arrêt du magazine papier ? Et les autres professionnels de la BD, je pense plus particulièrement aux auteurs et éditeurs, ils en pensent quoi de la fin du mag ?
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Et justement quand les gens vous croisent et notent que vous êtes de BoDoï, vous parlent-ils de la l’arrêt du magazine papier ? Et les autres professionnels de la BD, je pense plus particulièrement aux auteurs et éditeurs, ils en pensent quoi de la fin du mag ?
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Etre incognito a aussi ses avantages : observer les stars, perdre son badge, cotoyer des petits collégiens qui finiront par devenir accro à la BD. cette future génération est plutot cyberjournal. alors des chances pour Bodoi ?
a bientot -
Etre incognito a aussi ses avantages : observer les stars, perdre son badge, cotoyer des petits collégiens qui finiront par devenir accro à la BD. cette future génération est plutot cyberjournal. alors des chances pour Bodoi ?
a bientot -
Merci pour cette plongée dans l’univers d’Angoulème.
Il me vient une question, un sujet inabordé. Sans comparaison possible avec la salon de l’automobile, un festival de BD est un monde exclusivement masculin ?
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Merci pour cette plongée dans l’univers d’Angoulème.
Il me vient une question, un sujet inabordé. Sans comparaison possible avec la salon de l’automobile, un festival de BD est un monde exclusivement masculin ?
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Merci pour cette découverte du festival! Je viens de découvrir que Bodoi avait un site internet et c’est super! Par contre je trouve qu’il est quasi identique à Wartmag un site BD que je suivais aussi. Est ce un choix? J’ai trouvé ça un peu byzarre en arrivant sur votre site :-/
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Merci pour cette découverte du festival! Je viens de découvrir que Bodoi avait un site internet et c’est super! Par contre je trouve qu’il est quasi identique à Wartmag un site BD que je suivais aussi. Est ce un choix? J’ai trouvé ça un peu byzarre en arrivant sur votre site :-/
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Angoulême, c’est l’occasion de faire de chouettes rencontres et celle de l’équipe de Bodoï en est une… Continuez à régaler les amateurs de BD et bonne fin de festival !!!
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Angoulême, c’est l’occasion de faire de chouettes rencontres et celle de l’équipe de Bodoï en est une… Continuez à régaler les amateurs de BD et bonne fin de festival !!!
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félicitations à toute l’équipe ; même si en vieux « tromblon » de la bd qui préfère le papier et qui regrette le magazine , je vous félicite pour la réactivité à l’évènement , inégalée grace à votre nouveau support ; alors bravo … les vieux tomblons finiront bien par s’adapter.
ps: les photos sont à l’envers …. mini blague ou mini bug ?! le tromblon qui chinoise ! -
félicitations à toute l’équipe ; même si en vieux « tromblon » de la bd qui préfère le papier et qui regrette le magazine , je vous félicite pour la réactivité à l’évènement , inégalée grace à votre nouveau support ; alors bravo … les vieux tomblons finiront bien par s’adapter.
ps: les photos sont à l’envers …. mini blague ou mini bug ?! le tromblon qui chinoise ! -
Moi, je suis fan de Laurence Le Saux depuis qu’elle a renoncé à utiliser « éponyme » dans Télérama et ailleurs. Ses confrères journalistes feraient bien de suivre son exemple. :-))
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Moi, je suis fan de Laurence Le Saux depuis qu’elle a renoncé à utiliser « éponyme » dans Télérama et ailleurs. Ses confrères journalistes feraient bien de suivre son exemple. :-))
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Mais mais mais ! Désolée Capitaine Kérosène, je n’y ai pas renoncé, peut-être que j’essaye de freiner un peu mon usage de ce terme, c’est tout… Que de haine envers ce pauvre « éponyme », pourtant bien pratique pour ne pas se répéter ! 😉
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Mais mais mais ! Désolée Capitaine Kérosène, je n’y ai pas renoncé, peut-être que j’essaye de freiner un peu mon usage de ce terme, c’est tout… Que de haine envers ce pauvre « éponyme », pourtant bien pratique pour ne pas se répéter ! 😉
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