Inside Angoulême 2009, épisode 3
Angoulême, dernier jour. Les synapses commencent à chauffer, voire à se liquéfier. Et, à force de traverser toutes les cinq minutes la place de l’Hôtel de Ville, je commence à voir des Boule et Bill partout! Hier samedi, les missions pleuvent. Faire le tour des stands, multiplier les interviews, se glisser dans les expos que nous n’avons pas encore pu voir… Le tout avec un nombre largement insuffisant d’heures de sommeil au compteur (voir le post de mon collègue Benjamin).
Pour ma part, j’attaque avec une interview de Carlos Trillo, scénariste du très bel Héritage du colonel, sur le stand Delcourt. Un entretien en anglais avec un Argentin, donc, dans un espace surchauffé, surpeuplé, et ultra-bruyant. L’eau fraîche aide à la concentration, mais l’heure n’est pas vraiment aux propos intimistes. Dommage, étant donné le sujet éminemment personnel de l’ouvrage – la dictature de Varela en Argentine, vécue par l’artiste. Quelques heures et un sandwich (nourriture officielle du journaliste en déplacement angoumoisin) plus tard, j’entraîne Turf (La Nef des fous, Delcourt) dans un bar. L’interview peut alors s’étendre, s’approfondir, vivre tout simplement. Ouf.
La journée se poursuit par des allers-retours constants entre le centre de la cité et le Champ de Mars ou le CIBDI en contrebas. « Pourquoi ne pas organiser le festival dans une ville plate? », demande une jeune femme dans la rue… Je souscris pleinement. Surtout qu’avec deux de mes camarades de jeu nous arrivons trop tard pour une rencontre alléchante: celle de Moebius avec Blutch, Nicolas De Crécy, Ludovic Debeurme et autres stars du crayon. Plus de places dans la salle. Direction un restau indien pour nous requinquer…
Après une nuit plus raisonnable que la précédente, je poste de concert avec l’un de mes collègues, une main sur le clavier, l’autre sur un bol de thé. Puis direction le CIBDI, où Marjane Satrapi vient papoter pendant une heure avec le public. Détendue, une paire de lunettes de soleil sur le crâne mais d’une ponctualité irréprochable, l’auteure de Persepolis fait le clown. On vous en reparle sous peu. Quelques heures plus tard, une foule de fans l’attend de pied ferme sur le stand de L’Association, pour une séance de dédicaces.
Un petit tour des stands plus tard, je croise Christophe Blain dans la rue, en pleine discussion avec des amis. Qui le félicitent pour la couverture de L’Express dont bénéficie son cow-boy Gus. « Mais c’est juste pour l’édition locale d’Angoulême », rigole l’auteur, modeste.
Et me voilà, là maintenant tout de suite, en salle de presse, en pleine conférence de fin de festival. Franck Bondoux, délégué général du FIBD, fait le bilan de ces quatre jours, donnant sans complexe dans l’autosatisfaction: « La fréquentation du jeudi a été meilleure que celle de l’année dernière, avec une grande présence des scolaires, celle du vendredi comparable à 2008, et samedi fut très chargé, quasiment du jamais vu! » Suspense pour le dimanche, les chiffres n’étant pas encore comptabilisés.
Dans une demi-heure, l’équipe de BoDoï sera au théâtre d’Angoulême pour la remise des prix. Sitôt les résultats en ligne, nous roulerons vers Paris, des bulles et des cases plein les yeux. Crevés, bien sûr. Mais presque pressés de revenir, en 2010, pour écumer les ruelles angoumoisines…
Laurence Le Saux
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