Inversion
Depuis que Clara l’a quitté, Paul passe ses journées reclus chez lui à broyer du noir. Avec en prime sa carrière de compositeur qui bat de l’aile, pas étonnant qu’il se rabatte sur les antidépresseurs et les somnifères. Le jeune homme passe de plus en plus de temps à dormir, malgré le soutien de ses proches qui ignorent qu’en songe, il vit la vie de ses rêves. Alors qu’il s’enfonce dans la dépression, Paul commence à perdre pied avec la réalité…
Né de la rencontre entre Sylvie Gaillard et Frank Woodbridge, tous deux férus de musique, Inversion plonge son lecteur dans la psyché torturée d’un compositeur raté (du moins le croit-il) que l’abattement va mener à laisser progressivement sa vie derrière lui, quitte à ignorer les bonnes surprises que lui réserve le destin. Pour un premier album, les deux auteurs s’en sortent très honorablement, avec un scénario prenant et une thématique centrale, la dépression, qui n’est ni prise à la légère ni amenée avec son lot habituel de jugements ou de morale lourdingue.
Pour la mise en images, le tandem a choisi Alexis Chabert (Taxi Molloy, Bourbon Street), qui avec son trait nerveux donne à Paul des expressions exorbitées et volontairement effrayantes sur certaines planches. L’attention est aussi portée sur les couleurs, avec une alternance entre les tons froids et chauds pour figurer le décalage entre le quotidien morne du jeune homme et ses songes où tout lui réussit.
Le tout est finalement un peu rapidement expédié mais malgré cela, Inversion reste un récit sensible, moderne et qui sonne juste.
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