I.R.$. – All Watcher #1 °
Par Alain Queireix et Stephen Desberg. Le Lombard, 10,40 € (6,95 € jusqu’au 31 décembre 2009), juin 2009.
I.R.$., saga construite autour des tribulations d’un agent du fisc américain, fonctionne plutôt bien. À la fois scénaristiquement, graphiquement, et au niveau des ventes, apparemment, puisque Le Lombard édite son spin-off: All Watcher. Stephen Desberg, scénariste de la série mère, a repris son clavier pour trousser l’histoire d’un mystérieux personnage omniscient, All Watcher qui, véritable « trou noir tapis au sein des marchés financiers », parvient à aspirer « des fortunes colossales ». L’ennemi idéal de Larry B. Max, héros de I.R.$., en quelque sorte. Mais ce voyou n’apparaît qu’en toute fin de ce volume, et reste une énigme totale.
Ce premier tome de All Watcher suit ainsi l’Italienne Antonia Sforzi, jeunesse de 23 ans « à la dérive » (elle lève un peu trop le coude et fume des substances illicites). Pour la remettre dans le droit chemin, son père décide de l’initier à son métier, jusque-là tenu secret: tueur professionnel pour la famille Valeroni. La donzelle se cabre un peu pour la forme, puis se lance dans l’aventure. Elle croisera la route – et les bras – d’un certain Larry B. Max, qui trempe son nez dans les affaires de « la famille »…
Thriller beaucoup plus classique que son modèle, ce premier épisode déçoit par le côté caricatural des personnages et des situations. Assez simplistes, les dialogues semblent déposés là à la truelle, pour amplifier l’action. Réaliste et de bonne facture – bien qu’un peu rude quand il brosse les visages des personnages -, le trait d’Alain Queireix laisse transparaître ses fantasmes, au mépris de la cohérence. Ainsi, la plantureuse Antonia séduit Larry vêtue d’une robe blanche, qu’elle porte jambes nues. Une case plus loin, elle se retrouve dans son lit affublée de jarretières et de bas noirs… Sept tomes de All Watcher sont prévus d’ici 2011, mis en images par quatre dessinateurs différents. Espérons que cette hâte à dénouer une intrigue ne se fera pas au détriment de sa qualité, comme ce fut le cas pour la catastrophique série Empire USA – organisée sur le même modèle et aussi scénarisée par Stephen Desberg.
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