James Bond #1
L’agent secret le plus célèbre du monde n’en est pas à ses premières aventures en BD. On peut même dire qu’il a roulé sa bosse rayon comics, 007. Dès 1958, il fut le héros de strips adaptés des romans de Ian Fleming et publiés au Royaume-Uni dans le Daily Express. De nombreuses déclinaisons des films furent éditées et une série fut lancée chez Dark Horse dans les années 90. Dynamite Comics est le dernier détenteur en date de la licence depuis 2014, et cette fois, la série est scénarisée par le grand Warren Ellis (Transmetropolitan).
Vargr, sa première histoire bouclée, est une aventure inédite qui n’entretient aucun lien avec l’univers cinématographique porté par Daniel Craig. C’est d’ailleurs un Bond beaucoup plus classique physiquement qu’a choisi de représenter son acolyte Jason Masters, hommage revendiqué (mais pas flagrant) au dessinateur des strips 60’s, John McLusky : brun et plus fluet que le musculeux Craig. Mais pas moins brutal. Car le permis de tuer de l’ami James est mis à contribution sans relâche dans cette histoire où Ellis ne manque pas l’occasion d’ironiser sur la plus grande histoire d’amour de son héros : celle qui le lie à son flingue. Quand débute Vargr, Bond se retrouve interdit pour de basses raisons administratives de porter son arme sur le territoire britannique. Se rendre à l’étranger est dès lors l’occasion de retrouver, comme une maîtresse, son P99 chéri expédié par la poste. Et quand ces deux-là sont réunis, rotules et boîtes crâniennes volent en éclat, avec force croquis façon rayons X permettant de voir l’impact meurtrier des balles (procédé très vite lassant).
On parlait de voyages à l’étranger : que serait un James Bond sans exotisme ? Lancé à la recherche de l’assassin de son collègue 008, 007 vole donc de Londres à Berlin puis direction la Norvège à l’assaut d’une base secrète (évidemment), à la poursuite d’un vrai beau méchant (un scientifique serbe adepte d’expérimentations immondes), comme il se doit paré d’un sbire presque aussi redoutable que Requin. Aucun ingrédient ne manque à la formule magique inventée par Ian Fleming et on ne s’ennuie pas une seconde tant le dosage entre dialogues et action est équilibré. Presque autant qu’une vodka Martini tournée à la cuillère. Le problème, c’est que la dernière gorgée arrive trop vite. Ce premier tome, originellement paru sous la forme de six épisodes mensuels, expédie sa conclusion alors qu’on avait seulement l’impression d’entrer dans cette histoire. Comme de devoir sortir de la salle après une heure de Goldfinger seulement. Frustrant. Mais peut-être aussi le signe qu’on est prêt à en voir davantage de ce Bond en papier.
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