Jaune #1
La colo, c’est pas toujours rigolo. Dans le groupe des grands, Lucie est la souffre-douleur des populaires, la victime idéale des moqueries et brimades. Un soir, elle se fait terroriser et agresser par des petits malins, court se réfugier chez les monos et découvre une scène qu’elle n’aurait pas dû voir. Elle passe alors de simple harcelée à cible désignée…
On sait le goût de Run pour la série B, les feuilletons horrifiques, le cinéma de genre et la culture américaine. On trouve un peu de tout ça dans ce premier tome d’une trilogie, qui assume d’intégrer la longue dynastie des « slasher movies », ces films de tueurs sanguinaires, surgissant de nulle part avec un masque et une arme tranchante. Genre finalement peu manipulé en bande dessinée, faire peur étant souvent un immense défi dans une narration sans son et au rythme maîtrisé par son lecteur. Ici, il s’en sort honorablement, avec des séquences ultraviolentes – mais dans l’outrance codifiée du genre – qui font frémir, et une narration en flash-back maligne. On reste toutefois peut-être un peu trop dans l’hommage et la référence, et dans un environnement à l’américaine qui manque sans doute un peu d’originalité. Côté dessin, le très bon alterne avec le moyen : le trait puissant de Prince Rours offre quelques pages terrifiantes dans ses chapitres en noir et blanc, mais ses exagérations anatomiques dépassent un peu les bornes et les pages couleurs manquent un peu de subtilité. Au final, il reste cependant un divertissement efficace et prenant pour tous les fans de slashers, avec une très bonne nouvelle : il reste deux tomes, et donc un vrai potentiel de développement de l’intrigue, ce qui n’est pas si souvent le cas dans ce type de fiction.
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