Jazzman
La ville de New Story City est coupée en trois. D’un côté, la cité moderne, riche, grouillante, abreuvée jour et nuit par les programmes de la radio unique, conçue par le maire-entrepreneur Tony Strump. De l’autre, les vieux quartiers, abandonnés car en proie à la démolition, pour laisser place aux vastes et luxueux projets urbains de Strump. Et au milieu, sous les ponts autoroutiers, des bidonvilles et habitats de fortune pour les populations pauvres expropriées. La jeune et débrouillarde Billie, aidée par le vieux musicien Birdy et un drôle de type qui passait par là, va tenter de bousculer le système en piratant la radio officielle…
Voilà un album qui, comme son titre l’indique, respire le jazz à pleins poumons. On commence par des séquence bluesy, où la mélancolie et la nostalgie face à un monde moderne injuste et violent dominent. Puis, ça swingue pas mal, avec la cavalcade de la bidouilleuse mélomane Billie pour diffuser sa playlist contestataire à la population. Et ça se poursuit à la fois en fanfare et en improvisation free, pour donner un grand coup de sax dans la fourmilière des bourgeois soumis. Pour suivre le tempo, l’illustrateur Jop, dont c’est la première BD, opte pour une partition narrative linéaire, portée par des solistes prétextes et une histoire très simple. Et un trait semi-réaliste un peu à l’ancienne (quelque part entre Éric Cartier et Nicolas Dumontheuil), d’une grande lisibilité sous sa seule couleur, bleu évidemment. Rien de renversant ni de très original dans ce récit, mais un agréable moment de lecture tout public, au sein d’un objet soigné plein de sympathiques clins d’oeil à l’univers du jazz.
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