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Je n’ai jamais connu la guerre ****

12 juin 2013 |

picto-critique-V3-4L.10EBBN001568.N001_JamConGUE_C_FRPar Maud Begon et Joseph Safieddine. Casterman/KSTR, le 26 mai 2013.

Darius vend du rêve. Littéralement. Son entreprise propose une injection par intraveineuse d’un souvenir au choix, qui s’immiscera dans votre mémoire, vous apportant une bouffée de plaisir nostalgique comme un shoot sans danger. Une nuit avec Natalie Portman? C’est possible. Un voyage à Venise? Facile. Mais Darius a des problèmes avec ses propres souvenirs, et semble obligé de s’injecter des bouts de mémoire joyeuse pour occulter les plus sombres. Et quand débarque dans son bureau la blonde Cerise, après des années d’absence, c’est toute sa vie qui bascule.

je_nai_jamais_connu_la_guerre_image1Joseph Safieddine (Les Lumières de TyrL’Homme sans rêve) sait ménager son suspense: son scénario ne distille que petit à petit des éléments de compréhension du malaise qui entoure Darius et Cerise. Mais attention, ce suspense n’est pas au service d’un retournement de situation façon polar glauque ou grotesque. Non, Joseph Safieddine construit sous nos yeux un vrai mélodrame, qui remue les tripes une fois qu’il éclate. Pour manier ce genre hautement risqué, le scénariste joue le contraste : il s’appuie intelligemment sur un élément fantastique pour détourner l’attention (les piqûres de faux souvenirs) et sur de longues séquences de discussion plus vraies que nature. Avec leurs hésitations, leurs non-dits, leurs sous-entendus, ces moments – peut-être un peu éprouvants à la lecture – sonnent juste. Et permettent de jeter un regard à la fois tendre et énervé sur des personnages qui peinent à verbaliser leur mal-être. Au dessin, Maud Begon  (Antigone) joue elle aussi dans le registre du contraste, et de la nuance fine. Elle manie les regards, les postures, les mimiques avec beaucoup d’intelligence et une certaine prise de risques, laissant exploser ses couleurs pour les passages plus sensitifs. Découverts par feu l’éditeur Manolosanctis, les deux auteurs viennent de franchir un palier important. Car, malgré quelques petits défauts dans la canalisation de l’énergie et une couverture un peu plate, ils produisent un album émotionnellement puissant, de ceux qui vous chavirent à vous faire couler irrépressiblement les larmes. Un mélo réussi, c’est rare, et un mélo moderne, novateur et réussi, ça n’arrive presque jamais. Alors, bravo.

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Commentaires

  1. Loleck

    J’ai lu des commentaires assez élogieux un peu partout et je suis déçu. L’idée est bonne mais insuffisamment développée à mon goût. La discussion entre amis du début intéresse, mais la romance truffée de sous-entendus devient lassante car on n’en comprend pas les enjeux. Alors certes, ça se lit sans problème mais les dialogues, justes, tournent souvent en rond. Un mélo pas désagréable au final mais sans génie non plus.

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