Je pense à toi
Deux adolescents vivent à la campagne dans un village reculé de tout et à la population vieillissante. La facilité voudrait qu’ils y restent et reprennent les activités familiales. Mais cet endroit qu’ils connaissent par cœur est parfois pesant et l’envie de partir en ville pour étudier est une option qui est véritablement envisagée… Que feront-ils ? Auront-ils vraiment le choix ?
S’il ne s’agit ici que de l’amorce de la première histoire, ce recueil propose 4 récits courts indépendants qui reposent sur des bases similaires. Ce sont des histoires d’idylles impossibles, soit parce qu’elles sont tues, cachées, non assumées ou tout simplement liées à des jeux de pouvoir. Elles reposent sur des non-dits, des amitiés et des sentiments, parfois à sens unique. Ces bribes de relations sont peu développées (format oblige), mais ont la finesse de dévoiler un point de basculement méticuleusement choisi.
Grâce à la précision de leur propos et de leur traitement, ces nouvelles, ni niaises ni sexuelles, forment des tranches de vie aux personnages crédibles et aux histoires attachantes. Leur trait solaire, leur atmosphère vaporeuse et mélancolique ainsi que leur narration aérée construite dans un flottement continuel en font une lecture marquante, épurée et douce.
Sans faire la morale, Komatsu propose de vrais morceaux d’amours simples et crédibles. Au passage, il démonte les clichés, les montre du doigt et dénonce l’homophobie ordinaire. Un yaoï (titre mettant en scène des relations homosexuelles masculines) comme on aimerait en lire plus souvent. À mettre entre toutes les mains et à ranger aux côtés du très pédagogique et très réussi Mari de mon frère de Gengoroh Tagame.
SOREKARA, KIMI WO KANGAERU © KOMATSU 2015
Publiez un commentaire