Je viens de m’échapper du ciel
Poe traîne son mal-être dans les bistrots et les mauvais plans, en compagnie de doux dingues, de truands amateurs et de ses propres démons. Il voit des fantômes, des anges, des idées noires et fort peu d’espoir, même au fond de ses verres de whisky. Pourra-t-il se sauver seul ?
En adaptant des nouvelles de l’écrivain argentin Carlos Salem, Laureline Mattiussi offre un bel album noir et onirique, aux parfums entêtant de tabac et de nuit d’amour, à la fois chaud comme un été à Buenos Aires et froid comme la mort qui frappe à la porte de son héros paumé. Par les bons choix de cadrages et de rythme, et le bon dosage entre voix off, dialogues et pages muettes, l’auteure de L’Île au poulailler et La Lionne parvient à donner corps à des récits très littéraires, plus évocateurs que démonstratifs. Dans son noir et blanc tantôt poisseux, tantôt délicat, on retrouve un soupçon de José Muñoz, immense dessinateur argentin, mais rapidement elle se défait de cette évidente référence, pour mieux développer son style, plus synthétique et charnel. Cohérent et léché, son livre a tout pour vous envoûter.
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