Par Jeanne Puchol et Valérie Mangin. Dupuis, 14,95€, le 6 mai 2011.

Jeanne d’Arc, une sainte venue au secours de son roi par conviction ? Que nenni. Plutôt une sorcière meurtrière aux tendances homosexuelles, bien consciente qu’elle allait mourir sur un bûcher.

Avec une énergie palpable dans le scénario autant que dans le dessin, Valérie Mangin et Jeanne Puchol s’emparent de la destinée de la Pucelle d’Orléans. Et s’emploient à prendre le contre-pied de l’histoire officielle. Leur Jeanne est en effet un garçon manqué, se révèle amoureuse de sa meilleure amie, puis prompte à s’adonner au sabbat, loin de toute considération religieuse.

Menteuse et manipulatrice, l’héroïne ainsi mise en scène par la scénariste Valérie Mangin amuse par son jusqu’au-boutisme, mais déçoit par son manque de nuances. Comme s’il fallait rendre Jeanne aussi choquante que possible, quitte à en faire une caricature. Au dessin, Jeanne Puchol use d’un style réaliste assez travaillé, mais très classique, qui n’apporte pas de dimension nouvelle au récit. Pas franchement raté, mais trop conventionnel pour marquer les esprits, le premier tome de ce diptyque aurait gagné à opter pour un ton général plus moderne.

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