Jesse James
Ayant grandi dans la haine des Yankees qui ont pendu son père et « dépouillé » le Sud à la suite de la Guerre de Sécession, le jeune Jesse James s’engage très tôt auprès des bandes de brigands qui pillent et harcèlent les villes dirigées par les nordistes. Sa « bravoure » est dictée par une soif de vengeance et ses attaques de banques ou de trains ne sont pas seulement motivées par l’argent : il veut faire savoir au Sud qu’il lutte pour lui. Ainsi naît la légende d’un bandit révolutionnaire, qui sera autant honni pour ses meurtres gratuits qu’admiré pour l’idéal qu’il incarnait.
Figure incontournable de l’Ouest américain, dont il s’est construit la légende de son vivant, Jesse James était le candidat idéal pour ouvrir la collection « La Véritable Histoire du Far West » des éditions Glénat et Fayard, en même temps que le volume sur Wild Bill Hickok. On est donc ici dans une bande dessinée historique pur jus, avec caution scientifique et dramaturgie sans écart : un déroulé chronologique, des incursions timides dans l’intimité, en fonction de ce qui se sait de la vie de famille des James et des bisbilles dans son clan de hors-la-loi. Dès lors, l’incarnation dépasse rarement le récit linéaire et distancié, au profit d’un enchaînement d’événements. Dans une vertu pédagogique (renforcée par un dossier en fin d’ouvrage), cela fonctionne plutôt bien, notamment grâce au dessin solide de Chris Regnault, tenant de l’école Giraud (Blueberry). S’il on veut lire un western avec un point de vue d’auteur, une BD inspirée de faits réels qui irait donner un éclairage nouveau sur des figures légendaires, alors ce Jesse James-là ne répondra pas aux attentes. En revanche, il demeure un album bien fait, pour amateurs de western classique de chez classique.
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