Joanna Hellgren, suédoise et sensible
À 27 ans seulement, elle fait preuve d’une impressionnante maturité graphique et narrative. Après le bouleversant Mon frère nocturne, la Suédoise Joanna Hellgren publie son deuxième album. Frances – premier épisode d’une série – suit l’arrivée d’une petite fille déracinée chez sa tante, après la mort de son père. Emporté par un trait crayonné virtuose et sensible, le lecteur découvre une famille pétrie de non-dits, où les émotions se faufilent doucement mais sûrement par la petite porte. Entretien avec l’auteure – calme et timide – de cette merveille de sensibilité.
Quelle est la genèse de Frances ?
Je souhaitais créer une ambiance spéciale, crispée, et centrée sur l’enfance. Mais sans respecter de chronologie classique, en me permettant des sauts dans le temps. Progressivement, le personnage d’Ada, la tante de Frances, est devenue plus important. Cet album est la chronique d’une famille un peu dysfonctionnelle, où les incompréhensions sont nombreuses. Heureusement, elle n’est pas inspirée de ma propre famille ! Frances comportera au moins trois tomes, qui me permettront d’explorer le futur et le passé de mes héros.
Quelle technique avez-vous utilisée pour cet album ?
Contrairement à Mon frère nocturne, pour lequel j’avais mélangé la plume et le pinceau, j’ai choisi le crayonné. J’aime exagérer les traits de mes protagonistes, leur faire des grosses têtes : cela permet de les rendre plus expressifs.
Pourquoi publier vos ouvrages en France et non en Suède, votre pays d’origine ?
Je vis à Stockholm depuis deux ans, mais j’ai passé trois ans à Paris lors d’un échange Erasmus avec mon école d’illustration et de graphisme. Mon frère nocturne était ma première bande dessinée, que j’ai d’abord auto-éditée en suédois et en français. Frédéric Cambourakis l’a découverte sur mon Myspace et a voulu la publier. J’ai été très étonnée – et contente bien sûr ! – que l’album soit sélectionné par le Festival d’Angoulême.
L’histoire est un peu difficile, elle parle de choses tristes [la mort d’un enfant] et ce de façon atypique, en se passant du cadre traditionnel des cases. Mais, comme dans le cas de Frances, elle n’est pas autobiographique. J’ai eu l’idée de ce récit plus jeune, en lisant dans un journal un article sur des parents ayant perdu un enfant, qui avaient ensuite donné son prénom à leur nouveau bébé.
Quel fut votre parcours ?
Enfant, je lisais beaucoup de BD. À 20 ans, je me suis retrouvée en école préparatoire d’art, et mes amis m’ont conseillé d’en réaliser. J’ai débuté en illustrant des petits livres. Frances est ma première bande dessinée un peu classique, comportant une histoire longue avec de vrais dialogues. En Suède, le marché de la BD est relativement petit, mais il grandit doucement depuis peu. La bande dessinée commence enfin à y être perçue comme un art pour adultes!
Propos recueillis par Laurence Le Saux
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Frances #1
Par Joanna Hellgren.
Cambourakis, 16 €, octobre 2008.
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Justement cher Bodoï, j’avais envie qu’on me parle de BD suédoise.
Tu n’en connaitrais pas d’autres par hasard ? -
Justement cher Bodoï, j’avais envie qu’on me parle de BD suédoise.
Tu n’en connaitrais pas d’autres par hasard ? -
Génial, merci Bod’ !
Deux BD suédoises, c’est déjà pas mal du tout.
De toute façon je continue mes recherches de mon côté… -
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Deux BD suédoises, c’est déjà pas mal du tout.
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