Par Doug Alexander Gregory, Marcelo Frusin et Mike Carey. Panini, 15 €, le 23 octobre 2008.

John Constantine est un des plus intéressants héros de comics. Né sous la plume d’Alan Moore, comme personnage secondaire de la série Swamp Thing, ce magicien-enquêteur-de-l’étrange est le héros de sa propre série depuis 20 ans, et une des plus grosses réussites du label Vertigo de DC Comics. John Constantine est Anglais, tabagique et un brin anarchiste. Il entretient une relation privilégiée avec les forces surnaturelles, notamment celles des enfers. Et est prêt à beaucoup de choses (sacrifier ses amis notamment) pour éviter le pire à l’humanité (la fin du monde par exemple).

Dans Droit dans le mur, qui rassemble deux épisodes récents de la série, Constantine est justement confronté à une possible apocalypse. Un démon, déchu de l’Eden, tente de remonter à la surface de la Terre. Déjà, des centaines d’hommes et de femmes sont pris de folie et s’entretuent. Comme d’habitude, Constantine est censé empêcher ça, mais il fait gaffe sur gaffe…

Le scénariste Mike Carey a réussi à créer une histoire à l’ambiance singulière et fascinante, à la fois onirique et pleine de suspense. Car les maladresses et l’arrogance de son héros pourraient avoir des conséquences fatales pour l’espèce humaine. On est donc suspendu à la lutte de Constantine avec le démon, un combat desespéré dans un décor improbable… Le dessin de Marc Frusin, aux larges aplats noirs, donne à l’ensemble une cohérence magique bien sentie.

À noter qu’un très beau récit court, Histoire d’os, dessiné par Doug Alexander Gregory, ouvre ce recueil. Dans une ambiance évoquant les bandes dessinées de Mike Mignola, la nièce de Constantine se retrouve sur une île maudite, où des enfants fantômes sont condamnés à errer et à manger les intrus. Glaçant.

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