Jour de grâce °
Par Marc N’Guessan et Gani Jakupi. Dupuis, 14,50 €, le 19 février 2010.
Andreï traîne son désespoir et son manteau crasseux dans une petite ville française, la veille de Noël. Voleur à la tire sans ambition, si ce n’est celle d’obtenir des papiers, il tombe sur un compatriote, un vieux mafieux russe, violent et bavard. Cet ancien ami de son père aurait peut-être pu le tirer du pétrin, mais Andreï lui fauche son portefeuille et signe par là-même son arrête de mort : le mafieux promet de le descendre le lendemain…
L’ambiance est glauque, le ton est funèbre. Entre la prostituée de l’Est, les petits dealers et les xénophobes du quotidien, rien ne chassera les nuages qui s’amoncellent dans la vie déjà morne d’Andreï – même pour cette dernière journée fatidique. C’est peut-être d’ailleurs ce qui fait qu’on a du mal à s’identifier à cet anti-héros désagréable et quasi-muet, et donc à s’intéresser à son histoire. Confus dans son déroulement et obscur dans ses dialogues, Jour de grâce tourne à vide, se complaisant dans une trame pesante et aux rebondissements mal amenés. Malgré la ligne claire impeccable de Marc N’Guessan, l’intérêt de ce one-shot fond aussi vite qu’un flocon de neige dans la main. Un ratage quasi-total, donc.
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