Journal d'Italie #1 ***
Par David B.. Delcourt/Shampooing, 14,95 €, le 20 janvier 2010.
Quel bonheur de retrouver David B. dans des récits autobiographiques ! De Par les chemins noirs à Roi rose, l’auteur nous avait habitués ces derniers mois à des albums léchés et littéraires, parfois denses, souvent sombres. Ici, il revient à une forme plus simple et plus légère aussi, parlant de ses rêves, de son quotidien ou de ses obsessions, en de courts chapitres comme autant de petits contes intimes et fantastiques. Car un carnet par David B. n’est jamais un simple journal intime ou un carnet de voyage, c’est le prétexte à inventer des histoires avant tout.
Dans ce premier volume de Journal d’Italie, l’auteur de L’Ascension du Haut Mal imagine qu’il visite les caves de Trieste en compagnie de chats chapardeurs ou de rats littérateurs, raconte à son amoureuse les mésaventures d’un messie, évoque le travail de Rosi ou de Coppola sur la mafia. Et surtout, il raconte ses rêves et marche sur les pas de surréalistes. Grâce à son sens de la métaphore dessinée et son trait hyper-évocateur, David B. nous entraîne sans forcer dans son monde imaginaire, tout en nous confiant quelques états d’âme personnels. Alors que ses précédents albums étaient chargés de lignes et de couleurs, ciselés au millimètre, parfois jusqu’à l’étouffement, celui-ci fait l’effet d’une bouffée d’air frais et d’un clin d’oeil ensoleillé. Les teintes sont sobres, la palette restreinte, le texte concis et poétique. L’auteur nous parle simplement de lui et de ce qu’il aime, et on prend un immense plaisir à l’écouter. Comme tous les bons conteurs.
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