Julia & Roem **
Par Enki Bilal. Casterman, 18 €, le 4 mai 2011.
Il y a deux ans, Enki Bilal avait agréablement surpris avec Animal’z, une magistrale fresque de SF engagée, au graphisme épuré et aux idées puissantes. L’an dernier, il annonçait travailler à une adaptation en long-métrage animé, ainsi que sur une suite de papier. Voici donc le 2e volet de ce qui sera finalement trilogie. Un opus qui se révèle un poil décevant.
Le monde décrit ici est donc le même que celui d’Animal’z, post-apocalyptique suite au « Coup de sang » de la Terre – car la planète a totalement muté dans un cri de colère. Le ciel, la terre, les mers semblent fondus entre eux, les continents ne sont plus à leur place, les animaux sauvages rares et déboussolés. Mais plus que le Coup de sang, c’est un coup de foudre qui intéresse Enki Bilal dans cet album : en effet, l’auteur y rejoue le Roméo et Juliette de Shakespeare. Littéralement, ou presque. Ainsi, un aumônier bien équipé recueille deux jeunes hommes errant (Roem et Merkt), et ensemble ils découvrent un château fantomatique et ses quelques habitants, dont la belle Julia. Comme dans la tragédie originale, Roem et Julia tombent amoureux au premier coup d’oeil, Merkt/Mercutio est tué par Tybb/Tybalt, puis Roem se venge. Et l’ombre de la mort avance sur la passion naissante…
Drame en trois actes, mais à l’épilogue plein d’espoir, Julia & Roem suggère que l’amour pourrait sauver la planète… Idée mignonne, mais un peu naïve, surtout pour un Bilal qui avait jusqu’ici montré plus d’audace dans ses thématiques. Reconnaissons tout de même que, malgré ses travers poético-creux, l’album se lit sans déplaisir, le suspense de l’intrigue empruntée à Shakespeare, associé à une science-fiction rugueuse – bien rendue par le superbe dessin au crayon sur papier de couleur -, fonctionne parfaitement. Mais l’irruption de vers, directement tirés de la pièce, dans la bouche des personnages (et qui se rendent compte de cette incongruité!) est rapidement risible. Et l’ensemble paraît alors bien artificiel, peu original et surtout assez vain.
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C’est drôle. Hier, je suis passé devant les nouveautés. J’ai feuilleté pratiquement tous les albums.
Et en voyant le nouveau Bilal, je me suis « Tiens, il en a sorti un autre ».
Et c’est tout. Je n’ai même pas cherché à l’ouvrir.
Après tout, cet objet n’est qu’un catalogue des dessins qu’il veut vendre. Il en tirera le million d’euros. C’est bien, on est contents.
Mais on s’en fout.
Parce que c’est ça, en fait, les nouveautés de Bilal : on s’en fout complètement.
Il a arrêté de faire de la bédé le jour où il s’est rendu compte qu’il gagnait plus en faisant des catalogues de vente. Et j’ai arrêté d’ouvrir ses albums depuis ce jour-là. -
C’est drôle. Hier, je suis passé devant les nouveautés. J’ai feuilleté pratiquement tous les albums.
Et en voyant le nouveau Bilal, je me suis « Tiens, il en a sorti un autre ».
Et c’est tout. Je n’ai même pas cherché à l’ouvrir.
Après tout, cet objet n’est qu’un catalogue des dessins qu’il veut vendre. Il en tirera le million d’euros. C’est bien, on est contents.
Mais on s’en fout.
Parce que c’est ça, en fait, les nouveautés de Bilal : on s’en fout complètement.
Il a arrêté de faire de la bédé le jour où il s’est rendu compte qu’il gagnait plus en faisant des catalogues de vente. Et j’ai arrêté d’ouvrir ses albums depuis ce jour-là. -
Et son dessin est de plus en plus mauvais.
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Et son dessin est de plus en plus mauvais.
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Bilal devient vraiment pathétique, il n’a plus d’idées (reprendre Shakespeare, mouais) et son dessin s’autoparodie (pas une case qui ne fasse immédiatement penser à ses travaux antérieurs, Trilogie Nikopol -le milan royal c’est Horus- ou Tétralogie du Monstre -même cadrages, mêmes paysages saturés de poussière ou apparitions incongrues d’animaux) tout en devenant de plus en plus sommaire (fini le travail au pinceau, quelques crayons de couleur suffisent).
Le paroxysme dans l’autoparodie c’est quand Bilal se cite lui-même (une exergue tirée de Bleu Sang), celle-là fallait vraiment l’oser! -
Bilal devient vraiment pathétique, il n’a plus d’idées (reprendre Shakespeare, mouais) et son dessin s’autoparodie (pas une case qui ne fasse immédiatement penser à ses travaux antérieurs, Trilogie Nikopol -le milan royal c’est Horus- ou Tétralogie du Monstre -même cadrages, mêmes paysages saturés de poussière ou apparitions incongrues d’animaux) tout en devenant de plus en plus sommaire (fini le travail au pinceau, quelques crayons de couleur suffisent).
Le paroxysme dans l’autoparodie c’est quand Bilal se cite lui-même (une exergue tirée de Bleu Sang), celle-là fallait vraiment l’oser! -
Bilal était fort intéressant (et même excitant!) de 1975 à 2000 environ. Il amenait un style personnel et puissant. Par nostalgie, j’ai feuilletté en librairie son nouveau bouquin que je prendrai à la limite à la médiathèque dans six mois. Ce livre n’a rien d’excitant, j’ai eu l’impression de voir le retour sur la scène d’une vieille diva, poudrée et passée plusieurs fois sur le billard. La dégénérescence en quelque sorte? il ferait mieux d’arreter la BD s’il prefere faire de mauvais films, ça lui éviterait de se facher avec tous ses anciens admirateurs!!
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Bilal était fort intéressant (et même excitant!) de 1975 à 2000 environ. Il amenait un style personnel et puissant. Par nostalgie, j’ai feuilletté en librairie son nouveau bouquin que je prendrai à la limite à la médiathèque dans six mois. Ce livre n’a rien d’excitant, j’ai eu l’impression de voir le retour sur la scène d’une vieille diva, poudrée et passée plusieurs fois sur le billard. La dégénérescence en quelque sorte? il ferait mieux d’arreter la BD s’il prefere faire de mauvais films, ça lui éviterait de se facher avec tous ses anciens admirateurs!!
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