Par Pablo Tunica et Carlos Trillo. Gallimard, 16,50 €, le 11 juin 2009.

La vie est dure en 1535, quand on est un nain bossu, en route pour l’Argentine sur un bateau espagnol. Autrefois battu par le prêtre qui s’occupait de lui, le jeune Jusepe est tombé entre les griffes de Don Pedro de Mendoza, diable noir sanguinolent et couvert de pustules, dont la syphillis ne l’empêche pas de reluquer – voire plus, même sans affinités – tout ce qui porte jupon.

Voilà que le fougueux José Osorio, que d’aucuns considèrent comme le talisman de l’expédition, est traîtreusement assassiné par le second de Mendoza. Et que l’officier dont il était le plus proche, Anton d’Arias, se révèle être Elvira, une femme déguisée en homme…

Menée par des conquistadors assoiffés d’or, cette équipée historico-fantastico-tonitruante est adroitement troussée par l’Argentin Carlos Trillo. Elle prend vie grâce au dessin du jeune Pablo Tunica, dont le trait expressionniste et pointu excelle à rendre l’ambiance du navire, toujours au bord de l’explosion. Grâce à ces talents conjugués, la sombre aventure de Jusepe se révèle terriblement vibrante.

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