Kaboul Requiem
Nicolas Wild, auteur de BD, croise par hasard Sean Langan, journaliste britannique collaborant avec la BBC, dans un avion à destination de l’Argentine. Les deux hommes se rendent au même mariage, celui de « Félipé », qu’ils ont tous les deux rencontré à Kaboul. De fil en aiguille, Nicolas apprend le passé de Sean : l’Anglais s’est fait kidnapper par les Talibans. Rien de moins ! Une occasion en or pour l’auteur globe-trotter, qui recueille le témoignage et décide d’en faire une BD…
Nicolas Wild, l’auteur de l’excellent Ainsi se tut Zarathoustra, revient donc avec une suite du très bon Kaboul Disco. La recette ne change guère : nous voilà projetés en pleine zone tribale afghane/pakistanaise où les Talibans, gardiens de l’ordre, font régner la terreur. On en découvre la réalité – tensions entre peuples, règles locales – à travers l’expérience vraie de Sean Langan, retenu en otage en 2008. Au moment où il doit interviewer un chef pachtoune. D’obscures raisons l’envoient en geôle avec son fixer. Il y restera trois mois. Pas de larmes, pas d’horreur gratuite et peu de souffrances montrées chez Nicolas Wild. De l’humour en revanche, une documentation simple mais précise sans didactisme pesant, et une ambiance légère. Presque trop ici car le ton, volontiers badin – c’est un choix de l’auteur et pourquoi pas – sied mal à ce sujet aride. Du reste, on ne voit pas trop quel serait le ton juste. Mais l’empathie pour les personnages est limitée et le suspense perce timidement. L’album se lit toutefois avec plaisir car le « reportage embedded » apprend une foule de choses et le dessin rond en noir et blanc, une jolie ligne claire, relaie à merveille une narration plaisante. Malgré la (petite) déception, on lira la suite, Kaboul Tango, sans se faire prier.
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