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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | September 20, 2024















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Kadath l’Inconnue

6 août 2024 |
SERIE
Kadath l’Inconnue
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
19.90 €
DATE DE SORTIE
09/11/2023
EAN
2384260480
Achat :

Dans son sommeil, l’aventurier Randolph Carter a visité la légendaire cité de Kadath, demeure des dieux très anciens. Obsédé à l’idée de parcourir ses rues à nouveau, il part en songe à sa recherche. Son odyssée le mènera aux confins du monde des rêves.

kadath1 Patchwork audacieux d’un ensemble de nouvelles posthumes de H.P. Lovecraft, cet épais album inscrit directement la quête onirique de son héros sous le patronage du premier rêveur de la BD, Little Nemo, dans des intermèdes très inventifs, pastichant le style graphique de Winsor McCay. Comme chez ce dernier, les pérégrinations de Randolph Carter sont la garantie d’un dépaysement total qui passera entre autres par la lune et d’autres endroits aux toponymes évocateurs (le plateau de Leng, le Val de Pnoth…).

Lovecraft oblige, le chemin qui mène à Kadath est moins rieur que celui qui conduit à Slumberland. Il n’y a en effet qu’un pas entre le monde des rêves et celui des cauchemars, et il ne faut à Randolph que quelques cases pour le franchir et se retrouver face à des créatures pas bien rassurantes. Et même très vite carrément terrifiantes à l’image des ultra-malsaines « maigres bêtes de la nuit » ou des affreux « oiseaux shantak ». L’imaginaire torturé de l’écrivain de Providence réserve son lot de visions glaçantes et les deux dessinateurs qui se relaient sur l’ouvrage, Guillermo Sanna et Jacques Salomon, donnent corps avec inspiration à ce bestiaire baroque.

Florentino Florez, scénariste espagnol venu de la critique et auteur d’ouvrages sur Wallace Wood ou Steve Ditko, n’est pas moins à l’aise avec le matériau à sa disposition. Des pièges de la langue lovecraftienne, foisonnante, volontiers cryptique et truffée de noms barbares jusqu’à l’absurde (zoogs, bholes,gugs, ghasts…), il se sort admirablement pour mettre en lumière ce qu’il y a de plus atypique dans le cycle de Kadath au sein de l’œuvre du sulfureux Lovecraft : un étonnant caractère solaire qui tient beaucoup à la personnalité de son héros, explorateur largement inspiré (jusque dans son patronyme) du John Carter d’Edgar Rice Burroughs. Randolph Carter, ami du peuple chat à l’enthousiasme inébranlable, tranche avec les héros en plein bad trip habituels des textes de Lovecraft, et les auteurs ne manquent pas l’occasion de rendre hommage à travers lui à d’autres grandes figures classiques de l’aventure, Flash Gordon en tête. Jamais écrasé par toutes ces références, ce Kadath figure au contraire parmi les toutes bonnes adaptations d’un romancier qui fait figure de montagne littéraire hallucinée loin d’être facile à escalader.

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