Kanerva #2
La grand-mère de Kanerva, celle dont elle se sent si proche et qui, croit-elle, lui a donné son imagination débordante, est au plus mal. Elle ne sort pas de son lit médicalisé, refuse les remèdes du docteur, délire. Alors la fillette s’invente des échappatoires, court la campagne environnante avec sa meilleure amie. Et puis fomente des stratagèmes pour empêcher la Faucheuse de venir rôder trop près : elle ressuscite un personnage du passé de sa grand-mère, tente de l’amener pêcher sur le pont d’à côté…
Tendre et doux-amer, ce deuxième épisode de Kanerva est un petit bijou. Le Finlandais Petteri Tikkanen traite ce sujet difficile — la mort — avec délicatesse. Il se place au niveau de son héroïne (dont les adultes ne comprennent pas toujours l’acharnement à stimuler sa grand-mère, ou la peine), dessine avec poésie ses tentatives pour ramener la vie. Son trait limpide, en bichromie, bénéficie de cadrages variés, qui dynamisent un récit pourtant déjà vif. Il livre un épisode touchant, gracieux, presque trop court.
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