Khalat
Mars 2011. Le printemps arabe bat son plein et le mouvement touche la Syrie. Déjà qu’il était difficile de vivre au quotidien paisiblement, la situation s’envenime et il est maintenant évident que la situation ne s’arrangera pas de sitôt. La révolution syrienne, le soulèvement contre Bachar el-Assad et la guerre civile touchent toutes les catégories de la population et impliquent l’armée, les djihadistes, l’État islamique… Au milieu de tout ça vit Khalat, une étudiante kurde syrienne qui n’a pas encore 20 ans mais qui a conscience qu’elle ne pourra pas s’épanouir dans son pays. Elle n’a qu’une idée en tête : s’enfuir et faire sa vie ailleurs.
Cette jeune femme a tenu un journal intime de son exil afin de consigner sa propre histoire. Repris par la suite par le journaliste et humanitaire Davide Coltri, dans un recueil regroupant de nombreux témoignages d’hommes et de femmes vivant l’horreur de devoir quitter son chez-soi, le récit de Khalat a attiré l’attention de la dessinatrice Giulia Pex. Influencé par ses études de photographie et les peintures d’Edward Hopper, le dessin hyper réaliste aux crayons de couleur de la jeune autrice italienne donne à voir la réalité d’une fuite. Sa sensibilité graphique est en accord avec le texte : poignant. Ni journalistique ni sensationnaliste, ce récit se place au plus près des exilés, des camps de réfugiés et de ces petites gens qui ne sont que les victimes de mouvements politiques et sociaux qui les dépassent. Jamais pesant et toujours vibrant d’émotion, ce témoignage nécessaire est précieux et bouleversant. Une histoire vraie terriblement humaine, intime et à portée universelle.
Traduction : Laurent Lombard
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5 étoiles c’est largement noté quand même.
Autant pour l’Odyssée d’Hakim je trouve ça complètement justifié, autant j’ai trouvé cette BD moins qualitative, sur le plan artistique/narratif.
Sur le plan du dessin : c’est très raide, du genre « illustrations d’après photo » : ça manque de densité, de mouvement, de vie quoi. Disons que c’est un style qui peut être ennuyant, selon les goûts.
Sur le plan narratif : la BD se lit très vite, avec certaines pages consacrées à des plans simplifiés : ça fait des pages en plus, mais on peut pas dire que ça apporte grand-chose au récit.Attention, je ne dis pas que la BD est mauvaise, mais juste que 5 étoiles c’est un peu discutable.
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