Dans un monde violent, où les truands et autres chasseurs de primes chevauchent des dinosaures, où les flics sont robotisés jusqu’aux yeux, où des extraterrestres charmantes cohabitent avec des magiciens, où des crânes anciens offrent des pouvoirs incommensurables à ceux qui les possèdent, débarque une gamine. Extirpée d’un univers parallèle par un braqueur au grand coeur, cette gamine, sous ses airs innocents, va devenir la plus fine gâchette du pays…

Voilà un premier tome pour le moins déstabilisant, qui marche sur un fil tout au long de ses 208 pages. Un fil entre deux mondes, entre deux genres, entre des idées lumineuses et le gouffre obscur de la vacuité. Et, hélas, il dérape trop souvent dans ce dernier. Tout d’abord, on est séduit par cette ambiance de western de SF, avec ses gros flingues, sa techno vintage et ses sauriens géants et flashy. Mais rapidement, au gré de séquences au découpage maladroit et aux dialogues poussifs, on décroche, on se perd, et les enjeux du scénario paraissent bien pâles et convenus. L’Italien Capitan Artiglio maîtrise mal le rythme de son feuilleton inspiré des comics et sert un dessin inégal, ses trouvailles réjouissantes étant grevées d’une réalisation trop faible. Et dans le ton, aussi, il ne parvient pas à trouver la bonne formule : son histoire manque d’humour et de dérision, et on assiste finalement à des gunfights et des exécutions sans grand intérêt. Et on a du mal à croire que les deux prochains volumes puissent renverser la vapeur. Mais sait-on jamais…