Par Pierre-Henry Gomont et Jonathan Châtel. Les Enfants rouges, 18€, le 20 janvier 2011.

En Norvège, trois adolescents passent des vacances ensemble, sur une île, entre farniente et remise en question.

Henrik, principal personnage de cet album, semble dans un état émotionnel mouvant, prêt par exemple à brûler une église avec son copain Inge, juste pour l’excitation de la chose. Avec lui et sa petite amie Mia, ils partent quelques jours pour décompresser – lire, faire des barbecues, fumer des joints… Henrik paraît tiraillé, soupçonnant sa dulcinée de fondre pour son meilleur ami. Et ressasse sa relation avec son père, universitaire brillant mais maniaco-dépressif.

A travers Kirkenes, c’est un pan de sa propre histoire que raconte le scénariste franco-norvégien Jonathan Châtel. A petites touches, il construit une histoire subtile, à l’émotion constamment affleurante. Il prend le temps d’installer ses protagonistes, d’explorer les atermoiements de son héros. Peut-être s’étale-t-il d’ailleurs un peu trop, peinant à démarrer son récit qu’on aurait aimé plus nerveux dans sa première moitié. Mais ce défaut n’assombrit pas les qualités de l’album, porté par le trait à la fois caressant et affûté de Pierre-Henry Gomont, à la douceur un brin amère.

 

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