La Balade de Lobo
Ça foutraque sévère au pays du Mec le Plus Ultra ! Lobo, mercenaire de l’espace, fan de dauphins et fou à lier, vient d’être recruté par le leader de la L.E.G.I.O.N, Vril Dox, pour une mission de la plus haute importance : se rendre sur Oneida VI et escorter une vieille dame – sa prof de français ! Mais en tant que plus grand psychopathe de l’univers, Lobo a nourri entre temps quelques inimitiés, prêtes à lui revenir en pleine face…
« Tripes de skiz », le dérangé et métalleux Lobo veut de la chair à foutraquer ! Certes pas le plus connu de l’univers DC mais pas le moins charismatique, le chasseur de prime meurtrier, apparu en 1983 sous la plume de Keith Giffen, a de l’énergie à revendre ! Du sang aussi car, en guerre contre le monde, Lobo oppose sa sagesse toute personnelle faite de violence primaire et de folie destructrice. Lancé sur sa bécane à triple turbo (un « custom SpazFrag 666 »), il promène donc sa rage ordinaire aux quatre coins de la galaxie, martyrisant, mutilant et estropiant ses ennemis à l’issue de courses-poursuites hirsutes. Complètement jouissif malgré la surenchère verbale, le récit ne baisse jamais de rythme et se décline en mode débile-ultra violent quand Lobo côtoie l’enfer et le purgatoire pour finir avec un bassin en moins. Le systématisme des scènes de face-à-face musclés et la logorrhée lobienne auraient pu lasser, mais les inserts absurdo-hilarants en début de chapitre relancent à chaque fois la machine narrative, en plus de creuser astucieusement la psychologie pas si sommaire du personnage. La traduction, elle, restitue très correctement l’énergie, la liberté de ton et l’humour noir propre à Giffen, pas loin dans l’esprit du D.R. et Quinch d’Alan Moore paru dans la revue britannique A.D. 2000. Trash à l’excès et assumé jusqu’au bout, comme ce graphisme crado-psychédélique signé Simon Bisley, La Balade de Lobo et ses airs de Mad Max de l’espace devrait faire bon ménage avec le sociopathe qui sommeille en vous. Fallait pas l’énerver…
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De qui est cette traduction qui « restitue très correctement l’énergie, la liberté de ton et l’humour noir propre à Giffen » ?
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