La Ballade de Ran #1-2
La dark fantasy serait-elle une spécialité nippone ? Fascinée depuis les années 1980 par les univers de Tolkien et de Donjons et Dragons, la pop culture japonaise n’a eu de cesse de donner sa vision de ce genre. Entre classicisme respectueux des codes et envolée grandiose et lyrique, la dark fantasy made in Japan a fini par devenir une référence mondiale, avec des classiques comme Les Chroniques de Guerres de Lodoss en animation, ou encore Berserk en manga. Revers de la médaille, le genre est propice aux longues sagas telles Ubel Blatt (Ki-oon) en 24 volumes, soit près de 5000 pages de bande dessinée épique et sanglante. Difficile donc pour le novice de se lancer alors dans une telle collection sans appréhension. La solution porte alors le nom chantant de La Ballade de Ran, un récit d’action au graphisme très détaillé, qui a l’énorme avantage de tenir en seulement 2 volumes !
Et l’air de rien, en un peu moins de 400 pages, Yûsûke Osawa construit un bel univers de fantasy aux personnages attachants, en commençant par True, une jolie ménestrel en manque d’inspiration. En croisant le chemin du (faussement) patibulaire Ran, elle part à l’aventure pour contrer les Karmas, des créatures démoniaques dont l’énergie vitale doit être aspirée par les combattants qui réussissent à les terrasser. Même si le point de départ est académique, on se laisse tout de même très vite emporter par un récit efficace, porteur de valeurs comme le courage, l’abnégation et le dépassement de soi.
Mais surtout, on est séduit par un graphisme somptueux, très détaillé, au service de scènes d’action dantesques. Il faut voir cette double page incroyable où un clocher d’église est projeté tel un missile dans la salle du trône d’un palais ! Nul doute que l’on aurait aimé voir le récit se poursuivre… Mais avec ses deux volumes très denses, La Ballade de Ran est une introduction remarquable et abordable à la dark fantasy japonaise.
Kara
KEGARENOUTA © Yusuke Osawa 2018 KADOKAWA CORPORATION
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