Pour célébrer ses onze ans d’existence, Warum-Vraoum réédite tout au long de l’année onze titres marquant du catalogue. Et en juin, c’est La Boucherie de Bastien Vivès.

Publié la première fois en 2008, c’est-à-dire la même année que Le Goût du chlore, album révélation du jeune auteur, La Boucherie porte en son sein l’embryon de thèmes et de mise en scène que Bastien Vivès développera par la suite. La danse, la gestuelle des corps qui parle autant que les dialogues absurdes, les réparties cinglantes, le jeu sur le champ et le hors-champ, sur le regard des personnages et celui du lecteur… Et le couple évidemment, puisque la relation amoureuse est au centre de cet album – il a été réalisé en un mois suite à une rupture.

On y observe un jeune homme et une jeune femme s’aimer puis se séparer, situation banale mais observée au plus près du ressenti du garçon. Tellement près qu’on va au coeur de son cerveau, où un petit théâtre cruel (et presque gore) représente la dégringolade sentimentale que génère en lui la rupture annoncée. C’est juste, parfois drôle et touchant, et plein de bonnes pistes de mise en scène. Et ça n’a pas pris une ride.

Initialement publié en petit format broché – qui convenait plutôt bien au propos comme au graphisme –, La Boucherie revient donc dans une édition anniversaire, au format plus grand et cartonné, élégant mais pas donné (20 €). Quoi qu’il en soit, c’est surtout une bonne occasion de redécouvrir un des travaux des débuts de Bastien Vivès, qui a pris son essor depuis dans bien des directions (Polina, La Grande Odalisque, Lastman…).

_________________________

La Boucherie.
Par Bastien Vivès.
Vraoum, 20 €, le 15 juin 2016.

_________________________