La Chanson de Renart #1
Renart est un filou professionnel, dont tout le monde se méfie. Et son ami le loup Ysengrin ne cesse de lui sauver la mise. Menacés par le roi, l’évêque et le bon peuple, les deux compères vont se retrouver les quatre pattes aux enfers, au milieu d’une querelle de famille entre le mage Merlin et ses parents, c’est-à-dire le Diable et la Mort. En jeu ? La fin du monde !
Joann Sfar dit avoir voulu mixer Le Roman de Renart et La Chanson de Roland, sans cacher son goût pour la magie, les jeux de rôle, les grosses bagarres à coups d’épée. Ni renier sa tendance aux digressions et aux divagations érudites et philosophiques. Bonne nouvelle, il réussit presque à mêler tout cela dans cette fausse fable médiévale, mais vraie comédie fantasy, dans ce qui est sans doute sa meilleure bande dessinée solo depuis longtemps. Il faut juste passer le premier quart, trop bavard, pour ensuite se laisser malmener dans une intrigue toujours plus ahurissante. On retrouverait presque la fraîcheur et le ton rigolard de ses premiers albums du tournant des années 2000 (entre les aventures d’Ossour Hyrsidoux, du Borgne Gauchet, du Minuscule Mousquetaire…), dans lesquels il convoquait religion, art, musique et littérature dans des scénarios foutraques. Forte de quelques séquences spectaculaires et de figures héroïques bien brossées, La Chanson de Renart se révèle drôle et légère, un peu facile par moments aussi (ce personnage de la femme de Merlin n’est guère convaincant), mais résolument divertissante, avec un dessin fouillé et une mise en couleurs pop de Brigitte Findakly. Un Joann Sfar retrouvé.
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