La Chute d’un ange
Cherchez le lien entre la disparition d’un orphelin de guerre maltraité et le meurtre de l’intouchable patron de presse Philippe Crélard… L’inspecteur Pasquet mène l’enquête et débusque vite un coupable un peu trop idéal.
Formant un duo bien rodé (Octobre noir, La Main rouge, La Différence), Mako et Didier Daeninckx – respectivement au dessin et au scénario – orchestrent sobrement l’affaire. Sur fond de corruption, d’amitiés politico-journalistiques et de vilains secrets, l’auteur de romans noirs, qui a déjà collaboré avec Tardi (Varlot soldat, La Der des ders), assure des dialogues réduits au nécessaire, un scénario solide, sans happy end ni rédemption. Fleurs bleues, passez votre chemin…
Mako se charge de l’ambiance crépusculaire — couleurs froides, lueurs glauques — qui sied au genre, et agrémente ses cases de belles voitures de l’après-guerre, surgissant comme des fantômes dans le décor urbain. Dans la tradition du film noir, son trait fait naître des « gueules » bien marquées : on pourrait croiser Gabin ou Michel Simon. L’ensemble ne révolutionne certes pas le genre, mais est efficacement mené. On savoure sans y penser cette BD noire plus serrée qu’un expresso.
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