La Cire moderne
Manu et sa copine Sam vivent de façon très détendue, entre activité sexuelle intense, tirage sur joints et soirées joyeusement arrosées. Voilà qu’un curieux héritage tombe du ciel : l’oncle de Manu, décédé, lui lègue un stock de cierges. Pas de quoi bouleverser la vie du petit couple, sauf que Jordan, le petit frère largement tête-à-claques de Sam, se met en tête de vendre les « bougies » aux églises, pour gagner un maximum d’argent (croit-il). Voilà le trio de Pieds Nickelés embarqué pour un road-trip échevelé de paroisse en paroisse, tentant d’arnaquer les bonnes soeurs et les curés — et se faisant avoir, au passage, par des religieux parfois bien plus filous qu’eux.
La Cire moderne débute comme une pochade post-adolescente légère, aux héros assez caricaturaux, voire carrément agaçants. Et puis Vincent Cuvellier, dont c’est le premier album de bandes dessinées, emmène ces derniers sur des sentiers plus inattendus. Avec finesse, le scénariste montre le délitement (avant reconstitution sur de nouvelles bases ?) du lien amoureux entre Sam et Manu. Surtout, il documente les doutes d’un jeune homme, sa rencontre avec la foi, de façon singulièrement juste. Au dessin, Max de Radiguès (520 km, Frangins, Hobo Mom…) épouse d’un trait léger, parfois maladroit comme les personnages, et tendre, les hésitations et coups de tête du trio. Ensemble, les auteurs rendent cette improbable histoire attachante, et persistante dans l’esprit du lecteur.
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