La Cuisine des ogres
Alors qu’ils tentent de ramasser de quoi se composer une maigre soupe, des enfants errants sont attrapés par un croque-mitaine sans scrupules. Direction, les profondeurs de la montagne qu’on nomme Dent du chat. Là où l’on vend des gamins au plus offrant, afin de finir dans l’assiette des ogres… La petite Blanchette paraissait être la plus frêle du groupe, mais c’est bien elle qui s’échappe et se met en quête de délivrer les siens.
Fabien Vehlmann (Seuls, Jolies Ténèbres…) continue de creuser le thème des violences faites aux enfants et du rapport que ces derniers entretiennent avec la mort, à travers, une nouvelle fois, une fiction ambitieuse, pleine de recoins et de surprises. Et, surtout, qui n’épargne pas ses jeunes personnages ni ses jeunes lecteurs : ici, ça tranche, ça hache, ça saigne, et ça mange littéralement des petits humains ! L’horreur est donc réelle dans de nombreuses séquences, mais la poésie aussi. Une poésie d’abord éthérée et funèbre, mais qui se fait dès que possible gothique et flamboyante, à l’image du dessin de Jean-Baptiste Andreae. Par ses cadrages vertigineux, ses trognes impossibles, ses jeux de lumière délicats, ses couleurs éclatantes, la réussite du projet lui doit beaucoup, car l’ambiance créée ici répond parfaitement aux idées de son scénariste. Seule petite frustration, peut-être : une intrigue et une résolution un poil trop linéaires, qui donnent l’impression que tout va un peu trop vite. Mais c’est sans doute une bonne nouvelle qui se cache derrière cela : La Cuisine des ogres reviendra, pour s’intéresser à d’autres personnages entrevus dans cette première aventure.
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