La Dérive
Michel Médor n’en mène pas large. Il ne trouve pas de boulot et la poisse semble lui coller aux pattes. Alors, quand il voit passer une annonce promettant un travail ET de l’aventure, il ne fait pas trop le difficile sur le graphisme de la pub et se rend au rendez-vous : le voilà engagé pour être l’assistant du Professeur Zonzon, botaniste émérite et oiselle assez ahurie. Les voilà partis dans un périple scientifique qui se révèle très vite des plus absurdes…
Avec son scénario loufoque et ses personnages animaliers, on aurait tôt fait de croire que La Dérive serait une bande dessinée jeunesse. Même si l’album est accessible pour le plus grand nombre, grâce à différents niveaux de lecture, il demeure plutôt un livre adulte, une vraie comédie pleine d’allant et d’inventivité. Comme une cousine d’Anouk Ricard ou Sophie Guerrive, Florence Gardelle, dont c’est le premier long récit en BD, emprunte au vocabulaire graphique des albums pour enfants pour parler de problématiques de grands, tels le monde du travail, l’estime de soi, la solidarité, la destruction des zones naturelles, etc. Mais le tout au fil d’une aventure faussement exotique et véritablement fantastique, dont chaque double page regorge de surprises. Des surprises qui sont aussi très visuelles, car l’autrice associe une ligne claire limpide à des fourmillements de végétation dans des décors léchés, auxquels viennent s’ajouter des irruptions de couleurs jouissifs. Une des révélations de l’année !
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