La Différence invisible
Julie Dachez a été diagnostiquée « Asperger » à 27 ans. Parce qu’elle était coincée dans une vie qui ne lui convenait pas, elle a décidé un jour de comprendre l’origine de ses difficultés. Et a découvert ce syndrome d’autisme méconnu en France. Elle a alors trouvé une communauté prête à l’épauler et a enfin pu faire des choix de vie en adéquation avec ses besoins.
C’est Mademoiselle Caroline qui dessine ce témoignage, et on retrouve ici tout son talent – déjà vu dans Chute libre où elle racontait sa dépression – de parler de choses difficiles avec optimisme et légèreté. L’album fourmille d’astuces graphiques pour rendre l’oppression du bruit ou l’épuisement généré par les interactions sociales. La justesse des dialogues sert parfaitement les situations du quotidien où l’intolérance, voire la brutalité, des collègues, des amis, des voisins s’expriment. Son style coloré, naïf et terriblement sensible, porte avec succès un sujet pointu et délicat sur la scène grand public de la bande dessinée.
Le challenge de l’adaptation et de la vulgarisation est réussi et participera à faire connaître ce syndrome afin d’améliorer les conditions de vie des « aspies ». Plus généralement, ce livre invite tous ceux qui portent des masques et vivent dans la crainte de s’écarter de la norme à croire qu’une vie moins étouffante peut exister en dehors des sentiers battus, à la seule condition de reconnaître et d’accepter la différence.
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