La Disparue
Gabriel, ethnologue, décide de passer quelques jours à Lisbonne en compagnie de Suzanne qu’il connaît depuis son enfance et qui va fêter ses quatre-vingts printemps. Suzanne est une femme mystérieuse, auteure et intellectuelle engagée et de renom. Ils reviennent tous deux sur les lieux qui ont marqué sa vie, puis elle disparaît sans laisser de traces. Gabriel fait lancer des recherches dans une ville secouée par des mouvements sociaux en réaction à la crise économique et à la politique d’austérité qui étreignent le pays. Il apprend ainsi à connaître Suzanne et découvre peu à peu ses secrets.
On est vite imprégné par l’atmosphère créée par Bruno Pigney (Un matin de septembre, 2013) entre nostalgie, mystère et intimité. Le personnage de Suzanne suscite tout de suite l’intérêt du lecteur. Héroïne fictive qui condense des traits empruntés à Marguerite Yourcenar, Françoise Sagan et Simone de Beauvoir, elle a mené sa vie librement et s’est engagée contre le gouvernement franquiste et la dictature de Salazar. L’auteur propose ainsi un beau portrait de femme et suggère que l’on méconnaît souvent les êtres chers qui nous entourent. À travers un dessin tout en noir et blanc, il fait aussi référence à l’actualité politique et sociale du Portugal ainsi qu’à ses vieux démons colonialistes en Angola. Un joli récit d’atmosphère riche en résonances historiques et littéraires qui trouve son dénouement dans l’ancien Metropole Hotel de Lisbonne.
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