Par Juliette Inigo et Antoine Dole. Sarbacane, 15,50€, le 2 janvier 2013.

Jeune et jolie brune, Ludisia souffre d’une particularité physique : le bas de son visage est recouvert de poils.

Après avoir exploité sa différence en travaillant dans une espèce de cirque, elle tente de s’insérer dans la société dite « normale », en travaillant dans un bar. Cette créature sensible, blessée, y subit critiques et moqueries. Et s’enfonce dans ses souvenirs, furieusement teintés de mélancolie.

Beau sujet que cette existence marquée d’une malédiction. Auteur du scénario de La Femme à barbe, le romancier Antoine Dole ne l’exploite malheureusement pas suffisamment. Il reste à la surface d’une personnalité complexe, désorientée par un amour impossible. Chaleureux et délicat, le graphisme de Juliette Inigo possède une certaine raideur — qui ne dessert toutefois pas le propos, restituant un monde ultra-normé, incapable d’accepter qui sort du lot. Assemblées de manière un brin artificielles, les situations vécues par Ludisia manquent de chair. Et maintiennent, au fil des pages, une certaine distance entre l’héroïne et le lecteur.

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