Par Olivier Grenson et Denis Lapière.
Dupuis, 14 €, le 7 mai.

Julie est en prison, séparée de son petit garçon. À cause d’un délit grave, dont la nature exacte n’est jamais précisée dans cet album, le premier d’un diptyque. Entre deux extraits de son procès, le lecteur plonge dans son adolescence. Celle d’une gamine délaissée par sa famille, qui s’amourache d’un ado charmeur (sosie d’un certain Niklos Koda, magicien dessiné au Lombard par Olivier Grenson) et emménage avec lui chez le père du garçon. Mais le bébé couple vole bientôt en éclats, et Julie devra assumer les conséquences d’un « accident »… Avec un subtil sens du suspense – on croit plusieurs fois savoir ce qui va arriver ou ce qui s’est passé, et l’on est régulièrement surpris -, le scénariste Denis Lapière esquisse le portrait d’une femme mystérieuse, que l’on devine à vif. Olivier Grenson donne vie à son regard mélancolique. Il use pour la première fois de couleurs directes, qu’il pose délicatement sur un dessin classique et élégant. Une bande dessinée assurément charmeuse, bien qu’un brin compassée.

Laurence Le Saux