La Fille dans l’écran
Alors qu’elle surfe sur internet en quête d’inspiration pour son projet d’illustration, Coline va faire la connaissance de Marley, une Française expatriée au Québec pour vivre de sa passion pour la photographie. Au fil des échanges virtuels et malgré un océan qui les sépare, une complicité va grandir entre les deux jeunes femmes, qui doivent chacune faire face à des situations délicates dans leurs vies personnelles et professionnelles. Lorsque Marley a l’occasion de revenir en France pour l’été, Coline et elle décident de se rencontrer, enfin, « en vrai ».
La Fille dans l’écran est le fruit du travail collaboratif de deux scénaristes et illustratrices : Lou Lubie (Goupil ou face) et Manon Desveaux, dont c’est la première bande dessinée.
Chacune s’occupe d’une héroïne, et le point de vue est alterné à chaque page, celle de gauche étant dédiée à Coline (Manon Desveaux) et celle de droite à Marley (Lou Lubie). L’alternance des styles graphiques fonctionne particulièrement bien pour illustrer le décalage entre le mode de vie et les tempéraments des personnages. L’univers de la réservée Coline, qui lutte contre ses angoisses liées à sa phobie scolaire, est représenté en traits fins et nuances de gris, tandis que l’on trouve des aplats de couleurs vives et des lignes plus franches du côté de Marley, plus spontanée et extravertie.
Ce sacré effort de coordination monte d’un cran lorsque les deux protagonistes se rencontrent, dans des cases où les deux styles se mélangent, pour un rendu qui réussit quand même à rester harmonieux.
L’intérêt de l’album réside pourtant principalement dans cet exercice de style, car le scénario en lui-même peine à passionner ou à surprendre, d’autant que la couverture en dit déjà beaucoup… Ce que l’on retient : une idée originale, bien exécutée, et deux autrices à suivre.
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