La Fin de juillet
Alek, 12 ans, passe une partie de l’été chez sa grand-mère, dans un village ou l’extrémité d’une banlieue en lisière de forêt. La vieille est acariâtre et les critique sans cesse, lui et sa mère, jeune femme que l’on devine fragile. Alek traine, promène le chien, discute avec les petits voisins, entend sa mère se faire traiter de bonne à rien et semble toujours ne faire que passer, alors que de l’autre côté de la rue vit son père, qu’il n’a jamais rencontré.
L’artiste peintre Maria Rostocka signe ici un album délicat, qui a reçu le prix de la meilleure bande dessinée polonaise au festival de Lódz. Les gouaches aux teintes pastel peignent le milieu d’un été qui s’étire et baigne dans un ennui tranquille. Les traits sont un peu flous, les visages vagues, rendant les personnages comme absents à eux-mêmes. L’auteure traite de leur solitude sans jamais verser dans le drame, tout se passe entre les dialogues, sans éclats dramatiques.
Comme dans son précédent album publié en français, L’Ours, Le chat et le lapin, la forêt est présente, même si de manière plus discrète. Elle apporte une forme de poésie des marges au moment où l’album tire un peu en longueur et où l’attention aux choses minuscules finit par lasser. La forêt est pour Alek un réservoir de possibilités ; dans l’au-delà des terrains vagues, elle fait respirer le récit et offre au jeune héros le cadeau d’une rencontre et le goût de la liberté.
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