La Fin du monde
Par Tom Tirabosco et Pierre Wazem.
Futuropolis, 19 €, août 2008.
On n’a pas tous les jours la chance d’assister à la fin du monde. Pourtant, une citadine observe sans s’inquiéter la pluie diluvienne qui s’abat sur la ville. Ce temps maussade correspond bien à ses états d’âme mélancoliques. Si cette garçonne blonde reste insensible, c’est parce qu’elle a été élevée froidement, sans l’affection d’une mère absente et d’un père revêche. Obligée de retourner dans la maison de son enfance, elle tente de comprendre la tristesse qui a marqué ses parents et sa jeunesse. Ce voyage intérieur évolue vers le fantastique, grâce à la rencontre d’une vielle dame vaguement sorcière, dans une maison qui se noie lentement. Pour parler de l’absence et du spleen, Pierre Wazem écrit un mythe contemporain, jamais ridicule car toujours inquiétant. Tom Tirabosco alimente cette étrangeté avec son superbe graphisme charbonneux. Dans une ambiance poudrée et lumineuse, l’héroïne résout son secret de famille. On la suit avec inquiétude dans son surprenant périple, même si l’on en soupçonne l’issue.
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