Dans les ruelles obscures de cette cité, il se passe des choses bien mystérieuses. Régulièrement, la nuit, des enfants sont enlevés. Au coin des rues, on trouve des statues d’hommes et de femmes pétrifiés. Et surtout, au coeur de cette ville se dresse la Flamme. Ce bâtiment majestueux trônant au-dessus des toits fait régner la terreur et l’austérité, par l’intermédiaire de ses serviteurs, les prêtres de l’Ordre de la Flamme. Au milieu d’une population soumise et résignée, il y a tout de même une lueur d’espoir. Léor, Estevan et Carmine, trois adolescents venus d’horizons différents, vont croiser leur destin et découvrir qu’ils tiennent entre leurs mains l’avenir de l’humanité.

Après Le Réveil du Zelphire, la trilogie qui l’a révélé au grand public, Karim Friha est de retour aux affaires et embarque les lecteurs dans une nouvelle épopée fantastique avec un premier tome convaincant. Comme pour sa première série, on perçoit rapidement les nombreux univers qui ont inspiré ce récit. Graphiquement, on est dans un registre qui colle parfaitement au sujet. Le décor est planté hors du temps, dans un monde teinté de fantastique, mais qui fait cependant écho à la société moderne. Régime répressif, secte, lutte des classes, endoctrinement, révolution, il n’y a qu’un pas parfois pour faire le lien avec l’actualité du moment. Les contours de l’intrigue prennent forme progressivement au fil des planches, grâce à une narration simple et efficace, avec notamment de nombreux flash-back. Le voile qui flotte au-dessus de chaque personnage se dissipe petit à petit et on termine la lecture de ce premier opus en ayant une bonne vision de ce qui nous attend par la suite, tout en laissant la place à une part de secret.