La Fourmilière
Ordre et autorité règnent dans le monde des fourmis. Un monde orchestré d’une « patte de fer » par la reine, garante de la survie de la fourmilière et de l’espèce. Mais derrière cet univers réglé au millimètre, les individualités s’expriment, trahissant ainsi le credo de ce monde totalitaire où le bien-être de la masse et la survie de la race nient l’existence même de toute individualité et passent avant les desiderata de chacun. Qu’arrive-t-il alors quand une horde de fourmis rouges vient menacer ce monde, en apparence si normé ?
Michael DeForge, auteur montant de la scène canadienne, publie en 2014, deux albums chez Atrabile : Lose et En toute simplicité. Deux opus remarqués par les jurys des Ignatz Awards (festival nord-américain dédié aux bandes dessinées). Dans La Fourmilière, c’est avec un dessin dépouillé et des couleurs flashy qu’il narre la vie trépidante de ces insectes qui font irrémédiablement penser à des êtres humains dans leurs relations. Pas de grande nouveauté donc. Observer l’infiniment petit comme miroir de notre société et ne pas sous-estimer le minuscule. On pense forcément au roman à succès de Bernard Werber : cela gâche peut-être l’effet d’originalité recherchée. L’intérêt vient davantage du décalage entre le graphisme pop tout en lignes fines et en plage de couleurs vives et l’accent trash de la vie de ces fourmis, entre sexe, désillusion et violence.
À la recherche d’un ouvrage underground et gentiment taré ? La Fourmilière est pour vous. Dans le doute, s’abstenir.
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