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La Gigantesque Barbe du Mal

12 janvier 2015 |
SERIE
La Gigantesque Barbe du Mal
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
28 €
DATE DE SORTIE
12/11/2014
EAN
9782366241136
Achat :

Elle pousse, elle pousse la barbe du malheureux Dave, ordinaire employé de bureau passionné de dessin. Jusqu’à envahir les rues de la ville proprette de l’île d’Ici, bloquant circulation et piétons, concurrençant les nuages et plongeant la ville dans un chaos sans nom. Avec ses allures de diable indomptable, la gigantesque barbe du mal va bouleverser la vie de Dave… et des autres.

la-gigantesque-barbe-du-mal-image1Inconnu de nos services, l’auteur anglais Stephen Collins signe pourtant là un bien joli conte en forme de parabole satirique sur le fonctionnement de sociétés aseptisées, aliénées par le travail et guidées par la peur de l’autre ou le voyeurisme de spectateurs et de médias racoleurs. Dans une ambiance d’au-delà étrange pourtant très familière, les scènes sont proportionnellement cocasses au degré de normalité de cet ailleurs, plantant ses deux personnages, Dave et sa barbe donc, au cœur d’un surréalisme mi-enchanté mi-tragique. Beaucoup de sensibilité et d’originalité émanent de cet épais album car la crinière noire ensorcelle, enroule et hante la ville, traque ses habitants, nourrit leurs peurs puis libère chacun de sa routine ou le confronte à sa banalité mortifère.

Burlesque à souhait sans être vainement loufoque et suffisamment étrange pour happer, le récit, lent mais captivant, capte par ses mystères et sa tendance à contourner le réel pour en extraire tout son sens, abordant différents genres narratifs, du film catastrophe façon Godzilla au conte à la Roald Dahl. Critique et poétique, la BD est aussi illuminée par la maîtrise du découpage, ample et savant, souligné par le crayon rond et entêtant de Collins. Résultat, on s’attache à Dave, à ces poils et au destin pas si singulier de cette île arrachée un temps à sa torpeur. Merci Stephen Collins, la belle surprise d’outre-Manche. Car l’’angle choisi est original et la morale n’est ni sauve ni abolie, simplement féconde. Un étonnant récit en suspension pour tout public.

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