Quand l’armée allemande fait exploser un quartier général adverse, en pleine bataille de Verdun, grâce à une mine ultra puissante placée sous terre, elle ne s’attendait pas à faire surgir par la même occasion une étrange créature du sol. Une sorte de vaisseau métallique développant un champ magnétique puissant, imperméable aux obus. Qui ne serait que l’éclaireur d’une prochaine invasion martienne. Fallait pas tout faire péter…

Cela ressemble à un défi lancé entre scénaristes : pas cap’ de mélanger La Guerre des mondes de H.G. Wells et la Première Guerre mondiale ! Richard D. Nolane a relevé le gant et propose une uchronie peu profonde mais correctement construite, faisant se percuter les figures réelles de Camille Flammarion et Albert Einstein, à celle fictionnelle du Pr Challenger (qui découvrit Le Monde perdu chez Conan Doyle), et situant l’attaque des créatures de Wells en plein milieu des tranchées. Un délire plutôt fun, assez désinhibé dans le champ des possibles scénaristiques, qui laisse la crédibilité au placard pour avancer vers le spectaculaire. Pourquoi pas, finalement… Le dessin, lui, est un peu sage et statique, en comparaison, mais demeure lisible et remplit ainsi son office. Vous l’aurez compris, ce premier tome, sur trois, se lit sans déplaisir, mais il lui manque un peu de piment et des personnages plus fouillés pour vraiment happer.