La planète Terre est maltraitée de toutes parts. Les activités humaines, depuis l’industrialisation jusqu’à nos jours, ne cessent de ponctionner les ressources, non renouvelables pour la plupart. Ce que nous coûtons à la planète atteint des valeurs difficilement concevables mais pourtant bien réelles. Nous polluons, consommons à outrance, abusons de tout ce qui constitue notre environnement. Conséquence : le réchauffement climatique qui entraîne à son tour son lot de problèmes. Montée des eaux, augmentations de certains risques naturels, destruction des écosystèmes, déplacement de population. « Inverserons-nous la courbe ? », questionne la première de couverture. Une horde de chercheurs de toutes spécialités proposent ici leurs diagnostics et leurs solutions sur les plans scientifique, économique et politique.

Les éditions Cambourakis proposent un ouvrage pointu et documenté, couvrant en neuf chapitres toute la question du réchauffement climatique. Le projet est mené en lien avec le WBGU, un conseil scientifique allemand sur les changements environnementaux mondiaux. Cet ouvrage donne à voir une synthèse de leurs travaux : ces hommes et ces femmes sont des passionnés, des chercheurs-enseignants habités par leur propos et leur constat est simple, la planète souffre… Le problème, c’est que nous aussi. La lecture de cet ouvrage est laborieuse, au mieux, pénible le plus souvent. Le sujet est passionnant, mais le traitement est maladroit : chaque chapitre s’ouvre sur un chercheur… dont on a vite fait d’oublier le nom et les titres, tant la présentation est longue et un brin pompeuse. On se perd aisément dans du jargon scientifique : ouvrage de vulgarisation ? On en doute un peu. Certes, ce n’est pas un rapport de mille pages, mais ce n’est pas très abordable non plus. En tout cas, n’offrez jamais ce livre à votre petit cousin de douze ans pour le sensibiliser à la cause. Effet contraire garanti. Pire, le dessin propose un noir et blanc peu convaincant, un trait faible. Pas d’émotion, ni de narration, à peine une illustration classique et encore, peu réussie.

Ce qui nous amène finalement à questionner le choix de la bande dessinée comme support : si le but était de vulgariser le propos en utilisant le 9e art, c’est  non seulement raté mais c’est un peu méprisant pour la bande dessinée qui ne serait qu’un biais de vulgarisation scientifique. Si les auteurs avaient mieux réfléchi à ce qu’est une bande dessinée, on aurait certainement évité les écueils sur lesquels se fracasse cet ouvrage. Notre planète mérite certainement un plus beau livre (tel Saison brune par exemple) pour défendre sa cause.