La grosse rentrée Goscinny
Le 5 novembre, cela fera 40 ans que René Goscinny a disparu. Sa mémoire sera honorée de multiples façons cet automne, avec des albums, des films et des expositions. Petit tour d’horizon.
Des livres
Même s’il n’en est évidemment pas l’auteur, difficile de ne pas évoquer le nouvel épisode des aventures du personnage le plus célèbre de René Goscinny : Astérix. Un nouvel album, intitulé Astérix et la Transitalique, paraîtra le 19 octobre, toujours écrit par Jean-Yves Ferri et dessiné par Didier Conrad. Tirage annoncé : 2 millions d’exemplaires pour la France, et autant pour l’international…
Plus inattendue, la publication la semaine précédente de la bande dessinée originale du Petit Nicolas. Des gags en une planche écrits par René Goscinny et dessinés par Jean-Jacques Sempé, publiées en 1955 et 1956 dans le magazine belge Le Moustique. Soit bien avant que leur petit héros connaissent le succès, dès 1959, dans le journal Sud Ouest, sous forme de textes illustrés. IMAV éditions réédite donc ce « trésor oublié » de 28 planches, augmenté de quelques nouvelles directement inspirées des BD, dans un volume de 48 pages (12,90 €). Où l’on retrouve, outre Nicolas, sa maman, sa mémé et son voisin, et l’ébauche de ses futurs copains…
Autre surprise, les éditions Albert-René publient l’intégrale de Benjamin et Benjamine, une série des années 1950, déjà dessinée par Albert Uderzo. Les planches des quatre aventures réunies dans ce volume (224 p., 20,50 €) ont été restaurées et bénéficient d’une mise en couleur inédite. L’occasion de (re)découvrir ces aventures de deux ados parcourant le monde, qui sont complétées d’un dossier historique. On peut aussi avoir un avant-goût en lisant la première des quatre histoires du recueil, Les Naufragés de l’air, en suivant ce lien.
Des expos
À Paris, deux expositions vont marquer l’automne de l’empreinte du grand scénariste. Tout d’abord celle du Musée d’art et d’histoire du judaïsme : « René Goscinny, au-delà du rire ». Présentée du 27 septembre au 4 mars, cette exposition se définit comme une rétrospective de la vie et de l’oeuvre de ce fils d’immigrés juifs polonais et ukrainiens, de l’enfance et l’adolescence en Argentine à la rédaction en chef de Pilote, en passant par les années new-yorkaises et les collaborations avec Uderzo, Morris, Sempé ou Tabary. Avec moult documents originaux et parfois inédits, près de 200 pièces pour la moitié jamais montrées.
La Cinémathèque française profite aussi de la commémoration de la mort du scénariste pour programmer « Goscinny et le cinéma », expo coproduite avec la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, en partenariat avec l’Institut René Goscinny, qu’elle présente ainsi : « Ludique et interactive, ponctuée de costumes et décors, l’exposition met en regard planches originales et extraits de films pour révéler l’importance du cinéma dans le travail de ce scénariste de génie. Au cœur du parcours, la reconstitution des studios Idéfix, qu’il a créés, se rêvant en Walt Disney, dévoilera toutes les étapes de création d’un dessin animé. » À voir du 4 octobre au 4 mars.
Un documentaire
Les docus consacrés à Goscinny ou à ses oeuvres, ainsi que les cahiers spéciaux voire hors-série de magazines, sont et seront nombreux. Forcément. Parce que mettre Astérix en couverture, c’est un peu comme y mettre Blake et Mortimer ou Tintin, c’est se garantir une belle visibilité dans les kiosques et, souvent, de jolies ventes. Côté télé, on jettera un oeil intéressé au documentaire de Guillaume Podrovnik, intitulé René Goscinny, notre oncle d’Armorique.
Guillaume Podrovnik avait déjà réalisé des docus sur Lucky Luke ou Pif. Il est aussi le créateur, entre autres, de Sisyphe le procrastinateur, dont on a vu des strips sur BoDoï cette année. Sur son blog, il dévoile quelques histoires et documents intéressants, autour de son film, qui sera diffusé sur Arte le 15 octobre.
Publiez un commentaire