La Guerre des étoilés °
Par Marco Paulo, Emmanuel Rubin et Aymeric Mantoux. 12bis, 10,50€, septembre 2011.
Il fut terriblement craint dans le milieu de la gastronomie. Mais aujourd’hui, M. Mirliton, ancien directeur du guide du même nom, n’est plus rien. Désireux d’écrire ses mémoires, il entreprend un tour de France des restaurants trois étoiles (attribuées par sa publication).
Cet homme méprisant et infatué est parfois accueilli respectueusement, parfois moqué et traîné plus bas que terre. Mais c’est l’occasion pour les grands chefs dont il favorisé l’ascension de raconter leur parcours. Il y a le mégalo Alain Ducasse ; Joël « Robocop » Robuchon ; le chef d’entreprise Paul Bocuse – qui n’hésite pas à transformer son domaine en vilain parc d’attractions – ; la femme de Bernard Loiseau (qui exploite le patrimoine laissé par feu son époux) ; le doux dingue Marc Veyrat, retourné à la nature et dorénavant versé dans l’anthropophagie ; et enfin le très médiatique Cyril Lignac.
Sous couvert de pochade parodique, cette bande dessinée se livre à une attaque en règle, nominative, de grands noms parfois contestés. Seulement, elle échoue ici sur tous les tableaux : vulgaire et indigeste, le ton fait rarement sourire, et les travers des chefs sont pointés de façon tellement épaisse que la démonstration apparaît décrédibilisée. On se demande ce que sont allés faire dans cette galère le journaliste Aymeric Mantoux (Optimum, BFM) et le critique du Figaro Emmanuel Rubin (par ailleurs co-fondateur du bureau du Fooding). Tous deux sont responsables d’un scénario lourdingue et répétitif, qui multiplie les formules ampoulées. La sauce se révèle de plus gâtée de bout en bout, augmentée du dessin approximatif et peu esthétique de Marco Paulo. Pour une balade culinaire plus subtile, on relira Le Viandier de Polpette d’Olivier Milhaud et Julien Neel, ou En cuisine avec Alain Passard de Christophe Blain.
Publiez un commentaire