La Jeunesse de Yoshio
Après une grande exposition et une venue surprise en terre angoumoisine, Yoshiharu Tsuge est plus que jamais présent dans les librairies françaises grâce aux éditions Cornélius qui continuent la publication des ouvrages de l’anthologie qu’ils lui consacrent. 4e opus paru à ce jour (sur 7 annoncés), La Jeunesse de Yoshio compile sept histoires publiées entre 1973 et 1974 dans divers magazines. Après le choc que fut La Vis et son départ de la revue Garo, il prit 2 ans de pause dans la publication de ses œuvres, puis mit fin en 1972 à 6 ans de travail auprès de Shigeru Mizuki en tant qu’assistant.
En constante évolution, ses récits prennent une nouvelle fois de nouveaux atours et sont plus frontaux que ce qu’on lui avait connu. À son retour, il est plus d’abord plus expérimental et plus cru (voir les deux dernières histoires de La Vis), puis plus que jamais autobiographique. Il se sert sans grand détour de sa propre histoire pour construire ses personnages et ses récits. Il se met en scène face à ses planches à dessin sous divers avatars, figures et noms évocateurs. Il traite de son passé, de celui de sa famille, de ses aventures et de ses débuts. Ses affres de mangaka, ses soucis à trouver l’inspiration, son peu de rémunération, sa lenteur… Son dessin change tout autant. Et on y décèle plus qu’à l’accoutumée des inspirations de Shigeru Mizuki, d’autres de Yoshihiro Tatsumi, de Seiichi Hayashi…
En postface, le traducteur Léopold Dahan poursuit la mise en contexte entamée dans les précédents recueils et donne des clés de compréhension nécessaires, éclairantes et ponctuées de citations issues de diverses interviews japonaises du mangaka.
© Yoshiharu Tsuge / Cornélius 2020 / Traduction : Léopold Dahan
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