Par Éric Stalner.
Dargaud, 13 €, le 20 juin.

Pas facile, la vie d’espion du KGB aux États-Unis dans les années 60, alors que les derniers feux du maccarthysme s’éteignent péniblement… Alex Poliac en fait l’amère expérience. Il fuit avec son fils à travers le pays, sous un faux nom. À ses trousses, des agents du FBI – parmi lesquels se trouve une taupe communiste -, ses anciens camarades révolutionnaires et un homme au nez rouge, pas aussi drôle qu’il le paraît : l’individu est un serial killer qui se plaît avec à grimer ses victimes en clown. Après deux premiers épisodes haletants, à la complexité maligne, cette Liste 66 (un titre évoquant les soixante-six agents que le KGB souhaite abattre) ralentit son rythme effréné. Le découpage reste dynamique, mettant en valeur le trait réaliste léché de l’auteur. Mais le jeu du chat et de la souris entre Alex et son exécuteur potentiel s’étale un peu trop, lassant le lecteur. Plus inattendue, la chute ravive soudainement l’intérêt pour la série. Une manœuvre habile qui, espérons-le, sera plus qu’une diversion.

Laurence Le Saux